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Critique de gabb


La semaine dernière, j'étais là-bas.
Tout là-bas, au pied du Ventoux.
Le temps d'un week-end prolongé en terres vauclusiennes (pont d'Avignon, Dentelles de Montmirail, excursions dans les vignes et tutti quanti), il me fallait un livre de circonstance : c'est donc tout naturellement que me suis tourné vers le Dit du Mistral, premier roman largement plébiscité autour de moi et dont les mérites m'étaient déjà parvenus aux oreilles en bourrasques flatteuses.

Et très vite, j'ai compris ce qui a plu à tant de lecteurs !
Un puissant parfum de Provence, des paysages saisissants baignés de soleil et de vent, des rocailles imprégnées de mythes et de légendes, et dans cet écrin de nature superbe une gentille histoire de gens simples, authentiques, viscéralement attachés à leur terre et à ses traditions.
Et la terre justement, les secrets qu'elle recèle et les rites anciens qui l'ont façonnée, c'est bien ce qui va pousser le narrateur de ce récit et son épouse à se rapprocher de leurs voisins plus âgés, M. et Mme. Sécaillat (un vieux paysan bourru et sa femme proche de sombrer dans les brumes d'Alzheimer), avec qui ils n'entretenaient jusqu'alors que des rapports polis mais distants.
Un soir d'orage pourtant, tout bascule : un muret s'effondre dans les champs de cerisiers de M. Sécaillat et en garçon serviable qu'il est, notre narrateur se propose de lui prêter main forte pour réparer les dégâts. C'est le début d'un travail de longue haleine, qui va coïncider non seulement avec la mise à jour complètement inattendue de poteries gauloises et d'une mystérieuse source antique, mais aussi avec la naissance d'une belle amitié entre les deux voisins.

Je n'en dirai pas plus sur les événements qui suivront, si ce n'est qu'ils feront progressivement glisser le récit - d'abord très factuel et bien ancré dans la réalité - vers quelque chose de moins conventionnel où affleurent le mystique et le merveilleux. Quelque chose d'assez curieux, à mi-chemin entre le "roman du terroir" et le conte fantastique, quelque chose d'assez original en somme ... mais qui malgré la plume plaisante et colorée d'Olivier Mak-Bouchard aura malgré tout peiné à m'emporter totalement.
Il me faut bien le confesser à présent : en dépit de ses qualités, j'ai trouvé le texte un peu long, les personnages trop peu nombreux et un peu falots, si bien qu'au fil des chapitres j'ai fini par me lasser d'attendre une mise en tension et un "point d'orgue" qui n'arrivent jamais.
Heureusement, ces quelques réserves ne m'ont empêché d'apprécier à leur juste valeur ni les belles descriptions des paysages du Luberon, ni les précieuses références à ces coutumes et ce folklore que l'auteur perpétue avec application, ni bien sûr les nombreuses maximes et expressions en patois local, souvent savoureuses.
Mention spéciale enfin aux premier et dernier chapitres, véritables fables empreintes de poésie ... et bien sûr au Hussard, le chat du narrateur, qui figure en bonne place sur la belle couverture et dont je guettais avec impatience les trop brèves apparitions !

En conclusion, bien que je ne partage pas tout à fait l'enthousiasme quasi-général pour ce premier roman, je garderai du Dit du Mistral un souvenir léger, évanescent mais globalement agréable.
Une bise rafraîchissante et fugace plutôt qu'un tourbillon ébouriffant et mémorable.
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