AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le dit du mistral (75)

Un homme sans défauts est une montagne sans crevasses.
René Char
Commenter  J’apprécie          282
"Ce vent n'est pas un vent comme les autres, c'est le mistral, c'est le Maître-Vent", dit enfin une voix anonyme qui n'est déjà plus là.
Commenter  J’apprécie          223
Coucou chéri,
Kono-Hana était la fille du dieu des montagnes, Oho-Yama. Symbole de la délicate vie terrestre, elle est souvent associée au bourgeon de cerisier, le sakura, qui représente la renaissance de la vie immaculée après un long hiver. Elle avait rencontré au bord de l’eau son futur mari Ninigi, le fils du dieu soleil. Il avait demandé sa main à son père, qui avait refusé. Il lui aurait proposé au contraire sa première fille, Iwa-Naga, la princesse roche, qui était moins belle, mais qui était beaucoup plus stable, beaucoup plus posée. Le dieu des montagnes souligna que les humains seraient fragiles et éphémères, comme le sont les pétales de cerisier. Ninigi refusa tout de même, et devant son insistance, Oho-Yama finit par céder et donna la main de sa seconde fille. Kono-Hana tomba enceinte très rapidement: le lendemain de son mariage, elle annonça à Ninigi qu’elle attendait en effet un heureux événement. Ninigi fut pris de doutes: était-il vraiment le père, n’avait-il pas été joué dans l’histoire? Kono-Hana fut offusquée par les doutes de son épouse et eut recours à une solution extrême pour défendre son honneur. Elle s’enferma dans la maison de maternité et, toutes portes closes, y mit le feu, proclamant que si ses enfants étaient bien de Ninigi, alors ils vivraient. S ’ils étaient d ’une liaison adultère, alors ils périraient dans les flammes.
Commenter  J’apprécie          141
Les yeux écarquillés, il était hypnotisé par leur défilé. il ne soupirait pas, mais de temps à autre, faisait un petit bruit du bout des lèvres, qui n'allait pas plus loin que le bout de ses moustaches. Ça n'était pas un miaulement classique,mais presque un couinement de souris, venant du fond des âges et de sa gorge.
Commenter  J’apprécie          131
Septembre est le meilleur mois pour apprécier le Lubéron, ex æquo avec octobre. Les foules estivales ont déserté et les villages redeviennent des citadelles imprenables. Le thermomètre redescend. La lumière est plus douce. La nature s'enfonce à reculons dans la saison, elle ne sait pas trop quoi faire. Elle hésite entre lézarder encore un moment sur les pierres calcaires ou se préparer pour les rideaux de l'automne. Parfois, on voyait encore un morceau d'écorce s'accrocher à la vie, remonter les rainures du pin et se mettre à chanter : c'était une cigale qui refusait de s'enterrer et voulait accompagner le beau temps jusque dans ses derniers jours.
Commenter  J’apprécie          134
C'est un usage hérité de mon enfance que je n'ai pas abandonné au fil des années: si tu as tout mangé, tu as le droit de saucer le plat. Ce privilège était l'objet d'âpres négociations avec mes deux frères, Franck et Andréas. Moi, je suis celui du milieu, la pire des positions. L'aîné a une autorité naturelle, donnant son avis sur tout, tandis que le plus jeune ne manque jamais de revendiquer son statut auprès des autorités parentales. Autrement dit, je n'ai pas eu souvent dans mon enfance l'occasion de saucer les plats et il me faut rattraper depuis le temps perdu.
Commenter  J’apprécie          122
Les amandiers étaient en pleine floraison. Des fleurs constellaient leurs branches et leurs troncs. elles scintillaient au soleil, de vraies étoiles végétales qui balisaient le sentier de la source. C'est par ici, c'est par là, tu y es presque, e lâche pas la route, plus que quelques mètre . J'avais l'impression d'être Ulysse, incapable de résister au chant des sirènes.
Commenter  J’apprécie          110
... Les boucs se défient...
Je m'aperçois de mon erreur : le plus vieux n'est pas un bouc mais un mistouflon. On voit distinctement ses deux pattes supplémentaires, et les reflets bleutés sur ses poils. C'est la première fois que j'ai la chance d'en voir un, en vrai, pas une illustration dans les livres. Je croyais même qu'il n'y en avait plus, qu'ils avaient disparu du Luberon.
Commenter  J’apprécie          100
Je marche en haut des falaises du vallon de l’Aiguebrun. C’est déjà la fin de l’après-midi, le soleil est bas dans le ciel. Le thym a pris des coups de soleil et distille son odeur forte, entêtante, qui assaille les narines et donne mal à la tête. On sent que la nature a été écrasée toute la journée par le cagnard, qu’elle est toute mouligasse, et qu’elle voit arriver la fin du jour avec soulagement. Les pins respirent, se redressent, les oiseaux recommencent à voler, les lézards se baladent à gauche à droite. On sent que pour une heure ou deux, la nature est de sortie, qu’elle a saisi l’opportunité de vaquer à ses occupations après s’être terrée toute la journée. Elle fait comme dans les pays nordiques, elle cherche à profiter au maximum de l’été après un si long hiver. Comme sous l’effet d’un soleil de minuit, les ombres se rallongent et diffusent une fraîcheur insomniaque. Je marche rapidement à travers les buis, avec le vallon à mes pieds. Le sentier est très accidenté : il suit l’arête du rocher, monte et descend sans arrêt, de caillasse en caillasse.
Au détour d’un virage en épingle, mes pas s’arrêtent d’un coup : là, un peu plus loin sur le sentier, des boucs et des chèvres jouent les équilibristes entre les blocs de calcaire. Ils ne m’ont pas vu arriver : je m’accroupis sans faire de bruit, je me tapis dans les buis pour les observer un moment. Ils sont une petite quinzaine, ils sont magnifiques.

Début du premier chapitre
Commenter  J’apprécie          106
Blanche avait mis sur la rambarde de la terrasse de la margarine, des graines de tournesol et des miettes de pain pour aider les oiseaux à passer l'hiver. Défilait devant nos fenêtres tout ce que le Luberon comptait de plumes et de pique-assiettes. Entre les agasses* et les geais, notre balcon prenait des airs de soupe populaire et de foire d'empoigne. Nous arrivions parfois à jouer à guichets fermés, et avions le plaisir d'observer des mésanges charbonnières, des tarins des aulnes, ou encore des alouettes lulus.
*Pies
Commenter  J’apprécie          103






    Lecteurs (1019) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3205 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}