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Citations sur Les douze portes dans la maison du sergent Gordon (18)

Depuis deux générations, les Gordon profitaient des avantages inhérents au fait de passer pour blancs, cachant même leur lignée à leur épouse et, à présent, la peur supplantait le secret. Mr Gordon regarda le bébé comme il aurait regardé un marcassin en train de détruire ses plates-bandes.
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Granma bascula légèrement en arrière et me regarda.
- Quand j'étais petit, un messager du ministère de l'Agriculture est venu informer ma famille que notre bétail serait confisqué, ainsi que notre terre ancestrale, faute d'acte de propriété. À la place, on allait construire un couvent et un orphelinat.
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Deux des mineurs faisaient tourner une large créature attachée à une broche au-dessus des flammes. Un autre, en capuchon et sandales, s'adressa à l'assemblée :
- Que cette chair nous nourrisse jusqu'au jour où le Christ fera tomber la grille de ces abysses et nous délivrera de l'oubli.
Le sergent Gordon s'approcha afin de voir quel animal on pouvait bien rôtir si bas sous terre. C'était un homme.
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Il n'y avait rien ici, et nous partîmes aussi vers le sud, foulant un sol durci par la sécheresse; plus de mille hommes, femmes et enfants, sans compter les fantômes- une armée des travailleurs du cuivre. Parfois, nous apercevions d'autres marcheurs au loin. L'Afrique est le continent des peuples qui marchent. P. 41
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Mon père crachait magnifiquement bien, autre trahison de son héritage africain. Il recueillait la salive à l'arrière de sa gorge, mais pas de manière ostentatoire, pas comme les fermiers "rhodies" des montagnes orientales au visage écarlate. Ensuite, il la transférait au creux de sa langue comme une huître et l'envoyait voler à travers le O formé par ses lèvres selon un arc gracieux qui atteignait toujours sa cible. Il pouvait piéger une fourmi dans un glaviot à cinq mètres ...p. 218
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Nous traversâmes des villages en ruine, des kraals vides, jusqu'à un aérodrome déserté et recouvert de documents militaires. Parmi les ordres, dossiers et rapports éparpillés, le sergent Gordon ramassa une vieille édition jaunie du Guardian datée du 19 avril 1980. Le journal avait été imprimé, comme nous allions le découvrir, un an auparavant. Nous entourions le sergent qui lisait à haute voix. La Rhodésie et son gouvernement minoritaire n'existait plus. Nous étions désormais les citoyens d'une nouvelle nation, le Zimbabwe.
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Devant nous, cinq colonnes de fumée grasse se dressaient comme pour soutenir le crépuscule.
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Dans la pénombre j'examinai le sol. Le bulldozer avait soulevé tant de poussière que les empreintes seraient visibles au matin. Des empreintes de petites femmes aux orteils écartés, pour la plupart.
Les autres étaient partielles, des talons et des pointes, qui révélaient la course affolée d'enfants.

Page 51
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[...] Nous recevions juste assez de nourriture pour tenir, proportionnelle au nombre de paniers de minerai que nous renvoyions à la surface à dos d'enfants. Jamais assez pour avoir l'énergie de nous révolter. Nous consommions du poisson pourri que les enfants ramassaient sur les rives des ruisseaux empoisonnés par les déjections de la mine; plus souvent des racines et des cormes récoltées par les femmes aux fourneaux, lesquelles puisaient aussi notre eau au trop-plein du puits. Elle était chaude, avec un léger goût d'arsenic. Nous piégions et mangions des rats, mâchions l'écorce des poutres de la galerie, rôtissions nos morts.
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Sur le berge se tenaient les garçons turbulents, qui frappaient le sol de leurs pieds nus, poussant des cris, tandis que le Très Révérend me menait à la rivière.
Les orteils crispés dans la boue, je luttai pour ne pas me laisser entrainer par les courants violents.
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