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Critique de Merik


Au début, c'est une histoire de poursuites enchâssées. Un ado orphelin et apprenti en géodésie est intrigué par un homme débarqué en hélicoptère à Tougour, "ce coin perdu de l'extrême Orient". Il se met à le suivre, sans trop savoir pourquoi, sans savoir non plus que c'est l'autre qui le précède. L'homme s'appelle Pavel Gartsev, et piège son poursuivant. Il lui raconte alors la grande histoire de sa vie, celle d'une autre poursuite à travers la taïga, quand lui et trois autres militaires furent réquisitionnés pour rattraper un fugitif.
Mais là aussi, on devrait dire que le fugitif précède ses poursuivants, tant il mène la danse. Un fugitif à la silhouette mystérieuse et à l'identité fluctuante, on n'en sait si peu sur lui qu'on peut tout aussi bien imaginer une métaphore de la mort, de l'amour, ou de la vie. Les 4 autres par contre apprennent à se connaître dans cet espèce de huis clos mobile en taïga, huis clos social où les personnalités étouffent malgré les grands espaces aérés, et révèlent leurs pantins intérieurs : "En moi, c'était ce pantin de chiffon, gardien de mon avidité sociale. Chez Ratinsky, le petit adolescent polonais tremblant à l'idée de manquer de réussites, de plaisirs....".
Une traque érigée en quête métaphysique, jusqu'au bout de soi-même, là où le pantin en soi n'a plus sa place, là où on voit apparaître un sens à la vie comme un archipel dans une mer d'Okhotsk démontée.
Un magnifique roman à l'écriture limpide, marqué par la cruauté des régimes soviétiques, et empreint des mystères de l'est.
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