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Critique de Wyoming


Mais comment fait Andreï Makine pour raconter en si peu de pages toute une vie d'homme en traversant presque tout un siècle? Je crois que la réponse réside dans le talent d'un auteur exceptionnel, si rare parmi les contemporains, qui sait allier la concision de son propos avec la densité d'une histoire tout en appuyant savamment sur les détails qui le méritent.

Ainsi, dès les premières pages, le lecteur est emporté dans le tumulte de la vie du héros, Valdas, depuis l'adolescent des derniers temps du tsarisme jusqu'au vieil homme de la déstalinisation.

Makine explore tous les détails de cette vie, avec d'abord ces émois sous la cape d'une femme protectrice, finalement à peine plus âgée que l'adolescent qu'il est alors. L'ambiance est déjà celle du risque parmi les contrebandiers, sous la falaise, face aux vagues de la mer.

Le risque sera ainsi présent tout au long de la vie de Valdas qui sera partie prenante d'une révolution et de deux guerres qui vont broyer ses espérances et ses amours. Makine a doté son héros d'un altruisme sans pareil qui le place toujours en situation de vouloir le bien pour les autres, même lorsque celui-ci va lui faire si mal.

Il en va ainsi de ses différentes rencontres, inopinées, prévisibles quelquefois, avec des hommes, des femmes et, à travers elles, des amours, dont un seul le marquera à vie, avec cette évocation magnifique du "champ des derniers épis", ceux qui produiront la dernière galette et seront les témoins des derniers instants de bonheur de deux amants, Valdas et Taïa.

Eblouissante et trop brève lecture, chargée d'histoire, de passions, de trahisons, de sacrifice, des pires laideurs de l'âme humaine et de ses plus grandes beautés, la belle âme de Valdas.
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