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Critique de Foufoubella


Cela fait déjà deux mois que j'ai terminé ce roman et je suis encore incapable de dire si j'ai beaucoup aimé ou si j'ai simplement passé un moment agréable avec cette lecture.

Je préfère prévenir tout de suite, la prise en main n'est pas des plus aisée, il m'a fallu bien 150 pages avant de commencer à trouver du plaisir à la lecture de ce roman complexe. Et même après, la lecture pourra sembler pesante à certains lecteurs, de par le sujet déjà, pas des plus joyeux contrairement à ce que pourrait faire croire le titre, mais surtout parce qu'il s'y trouve de longs passages où il ne se passe pas grand chose. Personnellement, cela ne m'a pas gênée, je peux apprécier des romans contemplatifs ou très lents, du moment que la plume est agréable. Et j'ai trouvé la plume de Rebecca Makkai à la hauteur. Mais je sais par contre que ça peut en rebuter plus d'un et si vous êtes à la recherche d'un roman où il y a beaucoup d'action, passez votre chemin pour celui-ci car les 600 pages, même si j'ai globalement apprécié ma lecture, je les ai vues - et senties - passer.

L'auteure nous plonge dans les années 80, à Chicago, en pleine expension du SIDA, considéré encore à l'époque comme une maladie dont seuls les homosexuels peuvent être touchés, ce n'est pas pour rien d'ailleurs qu'on la nomme le "cancer gay". L'épidémie est bien présante, galope à la vitesse de l'éclair dans la communauté homosexuelle, les gays se scrutant à la moindre lésion suspecte, bien conscients qu'attraper le virus signifie la mort dans l'année. Comme il s'agit d'une maladie ne touchant qu'une minorité, qu'une frange bien déterminée de la population, elle n'intéresse finalement pas grand monde, après tout c'est de leur faute et de leurs moeurs dissolues qu'ils finissent pas tomber malade, il faudra attendre que les hétérosexuels soient à leur tour touchés pour que la recherche avance, mais ça c'est une autre histoire.
Le roman s'ouvre sur l'enterrement du frère de Cecilia, fauché dans sa vingtaine par ce terrible virus. Ses copains se regardent les uns les autres, se demandant lequel sera le prochain.
Nous retrouvons ensuite Cecila, trente ans plus tard, à Paris, à la recherche de sa fille partie sans laisser d'adresse où la joindre.
Les deux époques finiront bien entendu par se rejoindre, répondant en écho l'une à l'autre.

Comme je l'écrivais au début de ce billet, il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman dont le rythme est lent, très lent même parfois. Il ne s'agit pas du genre de livre qu'on peut lire à la vitesse grand V car l'écriture est riche et le détail semble être la norme. J'ai eu la chance d'avoir une journée complète devant moi pour le terminer (sans raconter ma vie, mon compagnon était en télétravail et moi en congé, quoi de mieux à faire alors que de lire le temps qu'il termine sa journée), ce qui m'a alors permis de me plonger à bras le corps dans la seconde moitié. Je pense qu'il s'agit typiquement du genre de roman qui a besoin qu'on s'y implique et s'y immerge totalement.
Quant aux personnages, même s'ils sont très bien décrits et qu'on a le temps de s'y attacher, je n'ai pour ma part pas réussi. Je suis malheureusement restée simple spectatrice - ou plutôt lectrice - moi qui aime me tenir à leur côté en général.

En résumé, un roman que j'ai trouvé intéressant et instructif mais dont l'écriture m'a laissée en dehors de l'histoire, malgré le talent de l'auteure. A découvrir si les rythmes lents et les moments où il ne se passe pas grand chose ne vous rebutent pas.
Pour ma part, je relirai avec plaisir un autre roman de Rebecca Makkai.

Lu en février 2021
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