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Critique de traversay


Après une brève et violente introduction dans l'Ouganda contemporain, Kintu, le premier roman de Jennifer Nansubaga Makumbi, nous transporte dans un autre temps, en 1750, plus précisément, auprès de Kintu Kitta dont un geste malheureux précipitera une malédiction sur ses descendants. Ce premier quart du livre est remarquable, d'une grande finesse narrative et donne envie au lecteur de remonter le temps jusqu'à aujourd'hui. Hélas, la romancière a un autre plan et s'en tient par la suite à l'année 2004 à travers les destins plus ou moins heureux de plusieurs personnages, tous reliés au Kintu originel. Hélas, oui, car si le style de Makumbi ne manque pas de grandeur, aucun des récits n'a la même puissance que les 100 premières pages, constituant comme une sorte de collection de nouvelles reliées plutôt artificiellement au thème de la malédiction ancestrale et peu connectées les unes avec les autres malgré un segment final (et un arbre généalogique en début d'ouvrage) qui réunit l'ensemble des protagonistes. Il est en tous cas difficile de s'attacher à chacun d'entre eux, dont le cheminement est inégalement passionnant, et, de toutes manières, trop peu développé. Par ailleurs, le contexte politique et social, celui du règne de Museveni, après celui d'Idi Amin Dada, n'apparait qu'en filigrane, l'auteure ayant préféré se concentrer sur des intrigues plus personnelles et passablement complexes. A moins de se laisser ensorceler par la qualité indéniable de la prose de Jennifer Nansubaga Makumbi, Kintu peut aussi se révéler globalement indigeste sur le long cours, un rendez-vous manqué comme il en arrive parfois dans la vie d'un lecteur qui aurait finalement voulu lire, l'égoïste, un tout autre livre.



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