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Critique de LeilaRe


Qui n'a pas entendu parler de la guerre en Syrie ? Personne ! Que ce soient les médias, les réseaux sociaux, tout le monde donne son avis sur les migrants, leur sort et j'en passe, mais l'image qui nous est servie est celle de ceux qui ont quitté le pays, Niroz Malek nous parle de ceux qui y sont restés !

Il nous peint différents tableaux sous forme de saynètes tragiques, chaque saynète est un chapitre, ça peut remplir une demi page, comme 6 pages ; mais chaque chapitre est une gifle, que dis-je une baffe qu'on se prend en pleine figure, on n'a pas fini de la digérer qu'on se prend la seconde.

Il ne fait que retracer son quotidien, lui qui a refusé de fuir cette épouvantable guerre qui oppose les différentes factions.
Par cet acte de résistance, il est le témoin par excellence d'une tragédie devenue folie meurtrière « le corps pourrait-il survivre sans âme ? C'est pour cela que je ne partirai pas de chez moi, car il n'y a pas de valise assez grande pour contenir mon âme. »

Le quotidien d'un septuagénaire, qui se promène dans Alep.
Il va boire un petit thé au café, comme le font tant d'autres de par le monde, mais lui, il faut qu'il évite les barrages.

Il assiste à l'abattage anarchique des arbres des jardins publics, car il faut bien se chauffer.

Il voit déambuler un enfant nu dans les rues de sa ville, mais qui est complètement ignoré, les rues d'une ville dont le « peuple est devenu aveugle ».

Il va jusqu'à pressentir le drame de Aylan « J'ai dégagé mon regard de l'horizon pour fixer mes pieds. J'ai vu alors des vêtements de petits garçons et de petites filles apportés par les vagues, venant de loin, parait-il d'un autre monde. […] Alors je me suis approché de la télévision que j'ai rallumée de nouveau. Les images qu'elle diffusait m'ont horrifié. Les flots jouaient avec des enfants et des femmes, tous noyés ».

Il nous parle de ses amours d'enfance, de son amour pour la littérature et les arts, Chagall, Van Gogh, Beethoven, Hemingway, Rachmaninov.

Bref, on est emporté par une magnifique plume, idéalement traduite (malgré quelques petites coquilles), on est emporté dans une poésie macabre à travers cette promenade dans Alep, cette ancienne cité fabuleuse sur la Route de la soie, une Soie devenue très rugueuse, rêche…
Lien : http://leeloosenlivre.blogsp..
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