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Critique de NathalieCM


La peur est subjective, inhérente à chacun d'entre nous. Elle peut être phobique devant une araignée ou face à l'océan, ou bien insidieuse face à la vie et à la mort...
En tout état de cause, la peur fait appel à la partie la plus reptilienne de notre cerveau et est capable de déclencher courage ou lâcheté, de nous révéler tels que nous sommes.
Souvenons nous de ces horreurs que nous imaginions cachées sous notre lit d'enfant ou au fond du placard, de cette lumière qui nous rassurait et pour laquelle nous suppliions nos parents, de ces bruits entendus dans les combles qui nous faisait imaginer toutes sortes de créatures innommables. Nous nous cachions alors au fond de notre lit, à l'abri de nos draps, pensant que ce modeste barrage nous protégerait du pire, nous sauverait de l'obscurité.
C'est cet atavisme que Josh Malerman a choisi pour le thème de son roman, cette angoisse terrible que nous pourrions ressentir face à un monstre inconnu que nous ne pouvons pas voir, que nous ne devons pas voir afin d'éviter la folie et la mort et c'est les yeux bandés que les personnages de ce roman parcourent un monde post-apocalyptique. Un monde devenu soudain totalement étranger, la vision étant notre principale source d'information.
Le pari fou de l'auteur était de tenir 400 pages sans image ni couleur, de ne fonctionner qu'aux sons qui nous effleurent sans que nous leur prêtions une importance quelconque et comme Sûskind avec ses odeurs, Malerman donne des images aux sons, des sons aux peurs les plus primaires.
La tension que dégage ce roman est difficilement explicable. Il augmente les pulsations, donne des cauchemars, fait remonter à la surface les terreurs enfantines, fait régresser avec quelques mots et je dédie cette chronique à ma mère qui m'a fait croire, toute mon enfance, à une créature cachée dans la grange du voisin, une créature que je refusais de voir...tellement j'en avais peur.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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