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Critique de Floyd2408


J'avais envie de me pouvoir m'infiltrer dans un monde moderne en pleine expansion économique, une société ultra libérale hors de son champs d'action naturelle, celle de son pays les states, une vision du monde vénale, de chiffres, de courbes, de profit, d'anti humanité, cet univers existe dans l'hexagone, notre France sacrifice d'une politique de lâche et d'hypocrite, une économie d'argent à la précarité humaine sans limite, un esclavage moderne intolérable, une terre sèche de vie , juste une orange que l'on presse de son jus, pour en jeter l'écorce vide, comme cette population invisible, ces hommes et femmes prisonnier d'un intérimaire de fortune, s'usant l'échine, le corps, l'esprit pour s'abrutir sans relâche à la tâche, parcourant les dédales des entrepôts d'Amazone, pour satisfaire les clients, mais surtout les actionnaires. Ce livre est une porte ouverte vers l'enfer de Dante, celui de ces sacrifiés se consumant dans l'antre bestial d'une économie inhumaine.
Ce petit préambule est surtout un cri acide de l'absurdité de notre monde actuel, je repense souvent à Albert Camus, et son livre L'homme révolté, de sentir dans ces pages la folie de l'homme est de se taire, Jean-Baptiste Malet est l'un de ces révoltés, ce témoignage embrase mes sens, je peux être comme Stéphane Hessel, dans son livre Indignez-vous ! , un insurgé, ou un Stefan Zweig, un Roman Rolland, l'un dans le monde d'hier, le second Au-dessus de la mêlée, dénonçant d'une certaine manière l'injustice humaine pour une solidarité humaine. J'ai lu, il y a quelque année, le quai de Ouistreham de Aubenas Florence, cette journaliste c'était mise dans la peau d'une demandeuse d'emplois, suivant le parcours improbable pour obtenir ce sésame d'une embauche, un CDI, En Amazonie de Jean-Baptiste est cette recherche de vérité, découvrir l'envers du décor de ce slogan d'amazone, ce sourire « en parenthèse » jaune ornant leur colis, des entrepôts jalonnant la France, au nombres de trois, Saran dans le Loiret, ouvert en 2007, Montélimar dans la Drôme, en 2010 et Sevrey dans la Saône-et-Loire, en 2012, depuis en 2019, il y a eu six autres sites, et un dernier doit s'ouvrir en 2020, la France est une terre d'accueil à cet ogre ultralibéral.
Jean-Baptiste va devenir un untel quelconque, œuvrant comme « pickeurs » dans l'entrepôt de Montélimar, tout commence dans une agence intérimaire, et cette lessive de l'esprit pour ensuite aboutir comme Intérimaire dans cette entreprise américaine. Il y une opération commando pour recruter du personnel, les agences ont des quotas, pas de concurrence entre elles, c'est une entente voulu par le groupe américain au sourire jaune.
Je ne vais pas trop chiffrer et être dans le détail complet de cette enquête avec des données qui ornent Amazon comme un des forons de l'économie libérale, et d'avoir instauré un état dans un état, le règlement intérieur est digne des services secrets d'un pays en crise. Jean-Baptiste Malet va pouvoir discuter difficilement avec les travailleurs de l'ombre de cette multinationale totalitaire, découvrant la misère, l'inhumanité, une méthode d'abrutissement très sournoise, des personnes asservit, déshumanisées traitées comme des robots, dirigées par des robots. Il y a dans cette méthode une forme d'écho au roman 1984 de Georges Orwell, ce qui glace notre âme humaine.
Jean-Baptiste arpente son nouveau métier de pickeurs de nuit, aux horaires dévoreurs de vie, à l'intensité sportive, éreintant l'esprit et le corps, sachant son but, faire délier les langues, pouvoir avoir la parole de certains syndicalistes. Une épreuve difficile, où l'ambiance véritable de l'entreprise est la délation, la cadence frénétique est le but ultime, rentre l'humain robot, le rendre solitaire de sa charge, les échanges entre collègues sont difficiles, fort compliqué par le surcroît de la tâche à accomplir, les pauses sont des trompes l’œil, elles sont effectives de vingt minutes, mais le parcours pour s'y rendre est un sacerdoce, et en vérité la pause s'avère d'être de cinq minutes. La fouille est dans cette entreprise, une banalité usuel, car chaque collaborateur est un voleur en puissance, la tristesse et humiliation de se faire contrôler dans un hasard où l'aléatoire est une illusion, souvent les intérimaires, les syndicalistes, les emplois de bas échelle en sont la cible, semant le doute de ce petit jeu de harcèlement déguisé. Il a beaucoup vice qui parsème l'Éden amazone, ces petites choses du quotidien, les deux minutes entre le portique et la pointeuse, non payé, les employés devant faire grève pour qu'ils puissent avoir du chauffage dans le local, celui-ci était éteint pour faire des économies, et cette pression quotidienne de rendement. La précarité attise la perversité abusive, amazone engraisse ses actionnaires, enjolive d'un slogan trompeur, derrière se tisse une toile d'araignée vampirisante où se cache l'enfer, celui d'un univers anglo-saxon par son vocabulaire, une tradition de management asservissant et ce vice sous latent de la délation, de la carotte d'un CDI, car beaucoup de ses emplois sont des intérimaires, c'est la société actuel, l'abattoir d'une classe sociale pour un sourire, une courbette politique édifiante, Jean-Baptiste dans son investigation a su délier certaines langues, et œuvrer à donner des chiffres économiques de cette pieuvre tentaculaires.
Je n'oublie pas ce livre Le droit à la paresse - Réfutation du droit au travail de Paul Lafargue, l'industrialisation sauvage, réduisant à un asservissement adjectif l'être humain, Amazone poursuit ce modelage nouveau, le travail sera la prison moderne de l'humanité !
Pour compléter, une émission sur France 5 sera diffusé Mardi 8 Octobre 2019 sur ce géant américain au titre révélateur le monde selon Amazon, ce ne sera jamais le mien…
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