En mêlant à la fois, étude sociétale, thriller sur fond de recherche médicale, dystopie prospective, controverses sociologiques et romance, l'auteur de
la sélection artificielle s'efforce en vain de trouver un style et finit par se perdre dans les méandres d'une complexité stérile. Exception faite d'édifiants constats sur les pratiques commerciales agressives et l'éthique discutable des laboratoires pharmaceutiques et d'intéressantes théories sur les réorientations sociologiques civilisationnelles, l'histoire se résume à d'interminables dialogues grandiloquents mêlant science et anthropologie, de méprisables antagonismes et de banales scènes de vie peu captivantes. Les différents protagonistes n'ont aucune épaisseur et ne présentent guère d'attraits. Ils se bornent à analyser, dans un verbiage emphatique, une série d'évènements anecdotiques sans grande cohérence. Les paramètres futuristes, que ce soit les iles Parfaites, la réalité virtuelle ou les flash-back mémoriels n'ont rien de novateur et au final, n'apportent pas vraiment de valeur ajoutées au récit. Les derniers chapitres traitant d'une sombre machination, qui confortera les complotistes de tous bords, visant à créer un virus dans le but de commercialiser un miraculeux antidote apportent un semblant de dynamisme à l'intrigue sans pour autant relever fondamentalement l'ensemble. Après une dernière allusion caustique sur le laxisme et l'incompétence de la justice française, l'ouvrage se clôt platement sans surprise ni éclat.
En dépit d'un postulat de base qui paraissait intéressant,
La sélection artificielle ne présente au final que peu d'attractivité et beaucoup d'ennui, tant dans sa forme hybride que sur le fond.