AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eric76


Eric76
18 décembre 2021
Comme ça paraît bien loin, les effroyables attentats du 7 janvier 2015 contre le journal satirique Charlie Hebdo et l'hyper Cacher de la porte de Vincennes… Comme elle paraît loin la gigantesque vague d'émotion qui a suivi cette tuerie… Toutes ces marches républicaines à travers le territoire… le « Je suis Charlie » qui fleurissait un peu partout dans nos villes…
Richard Malka est là pour nous rafraichir la mémoire, le temps d'une plaidoirie publiée dans son intégralité. Celle qu'il ne put déclamer haut et fort pour cause de Covid au moment du procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher…
Ce livre m'a rappelé le souvenir cuisant d'une douleur diffuse, un moment de sidération, un temps arrêté où j'ai eu la sensation de perdre durant ces heures des êtres chers, quand bien même l'humour de Charlie Hebdo n'a jamais et ne sera jamais le mien…
Quel incroyable récit raconté avec verve et tendresse par Richard Malka ! Il part de loin pour nous faire comprendre comment on en est arrivé là… L'assassinat en 2004 de de Théo van Gogh, personnage peu recommandable, qui dénonçait le sexisme dans l'islam, ces imams Danois qui montent en épingle l'affaire des caricatures pour la transformer en crise internationale, voire en guerre de civilisation… Et Charlie-Hebdo avec son sens inné de l'irrévérence qui se met de la partie, entre dans cette danse macabre…
Tuer le juif, punir ce malheureux Hollande, surtout annihiler l'Autre, celui qui « est libre, libertaire, qui s'exprime sans entraves et, pire, qui rit de ceux dont la pensée totalitaire refuse la différence » : voilà la portée politique et philosophique de ces attentats.
Mais aussi porter un coup sévère à un peuple porteur d'un universalisme qui s'oppose frontalement à celui de l'islamisme radical.
Un universalisme malmené par les compromissions et les petites lâchetés de nos dirigeants et de nos intellectuels. Les nôtres aussi, car c'est bien nous qui portons ces gens là au pinacle… Toutes ces petites phrases qui cherchent à faire de l'islam une religion d'exception car elle est celle des nouveaux opprimés de la terre… le droit au blasphème remis progressivement en cause… le pape François, dix jours après les attentats, déclare que « si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision. » Mais qui tenaient les couteaux, dans cette histoire ?
Le Luron, Coluche, Desproges : au secours !
Commenter  J’apprécie          1327



Ont apprécié cette critique (122)voir plus




{* *}