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Critique de Clelie22


Marichette commence un peu comme En famille, autre roman d'Hector Malot : une jeune orpheline arrive dans une petite ville de province pour trouver asile auprès des derniers parents qui lui restent. Cependant, les choses ne vont pas du tout tourner pour Marichette comme pour Perrine (l'héroïne d'En famille). Elle se retrouve en effet au coeur d'une guerre entre les deux cousins de sa mère. Simon Bellocq, celui qui l'a accueillie avec plus de dureté que de tendresse, s'est constitué une belle fortune au point de devenir le personnage influent (en même temps que le maire) de Saint-Maclou. Sylvain, son cousin et ancien collaborateur, influencé par sa femme qui en veut mortellement à Simon, s'est lancé dans un commerce concurrent dans la ville voisine mais avec moins de succès. Déjà durement éprouvée par la perte de ses parents, Marichette n'est pas au bout de ses malheurs.

Marichette est un roman d'Hector Malot à peu près tombé dans l'oubli. Je l'ai découvert grâce à la version audio proposée sur Littérature audio.com. Je l'ai vraiment dévoré car l'histoire se déroule selon un rythme soutenu. Régulièrement, toute la situation de Marichette est bouleversée et on se demande comment les évènements vont tourner. Par contre, l'auteur ne ménage pas de suspense sur les intentions ou le caractère véritable des personnages qui entourent Marichette. le lecteur sait assez vite à quoi s'en tenir et à quoi s'attendre de leur part. C'est un peu dommage car un peu plus de dissimulation aurait rendu la lecture encore plus passionnante. Ce qui est particulièrement poignant, dans ce roman, c'est la peinture de la condition féminine, en particulier des jeunes filles sans ressources et sans appuis familiaux. En l'an I après #MeToo, c'est plutôt glaçant. À cette époque, la société ne faisait pas vraiment de différence entre les "coupables" et les victimes. Je regrettais dans une certaine mesure que Marichette n'est pas plus de caractère mais c'est sans doute la volonté de l'auteur de la rendre entièrement vulnérable pour montrer l'abjection de ceux qui profitent d'une telle faiblesse.

En résumé : Un roman à peu près oublié mais sympathique à lire, bien rythmé. Une héroïne un peu pâlichonne mais une peinture touchante de la condition féminine de l'époque.
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