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Critique de nadejda


«En d'autres temps, d'autres lieux, elle aurait été la jeune femme accoudée au demi-queue qui ne le quittait pas des yeux pendant qu'il jouait.
.....
Mais ni ces temps ni ces lieux n'avaient jamais existé. N'existeraient jamais.
Parmi les restes calcinés, on avait pu identifier son corps grâce à une couronne en or. Fondue.»
Le corps calciné de Vera Nad a été retrouvé, et les deux coupables, ceux qui l'ont brûlée vive, arrêtés. Tout paraît bouclé. Mais pour Mister, un grand noir qui fonctionne à l'intuition, pianiste de jazz au club du Dauphin vert, il y a une autre vérité plus complexe, plus terrible et il va en compagnie de Bob son ami, chauffeur de taxi, "maniant pas moins de dix sept langues", agrégé de philo, et féru de jazz, partir à la recherche de cette vérité qui va effectivement s'avérer effrayante.

Ce qui fait que l'on ne quitte pas ce livre avant d'être arrivé au bout, c'est l'attachement immédiat pour les personnages que ce soit Bob, Mister, Vera, et d'autres, tels Miroslav qui joue de la guitare et chante dans le métro, accompagné de son aïeul aveugle. C'est leur quête gratuite de la vérité , leur fragilité face aux forces du mal auxquelles ils s'attaquent. Ils ne pourront pas en venir à bout mais leur existence fait que ce monde de violence, qui est le nôtre, en devient plus supportable, que tout n'est pas complètement désespéré. Et puis il y a la langue, l'écriture pleine de poésie de Marcus Malte qui enchante et ... le jazz qui irrigue l'ensemble.


«Les derniers accords s'estompèrent. le son décrut progressivement jusqu'à n'être plus qu'un sifflement ténu. Puis plus rien.
Mister dressa un index. 
--- Les harmoniques... dit-il

Miroslav leva les yeux aux plafond, s'attendant peut-être à en voir surgir des créatures extraterrestres.
--- Harmeûniques ? C'est quoi, harmeûniques ?
--- Les notes derrière les notes, dit Mister. Les notes secrètes. Les ondes fantômes qui se multiplient et se propagent à l'infini, ou presque. Comme des ronds dans l'eau. Comme un écho qui ne meurent jamais.
..... Ce qui reste quand il ne reste rien, dit Mister. C'est ça, les harmoniques." 


Même si ce livre n'atteint pas la complexité virtuose de Garden of love cela reste un très beau moment de lecture, une lecture dont on ne se détache pas aussitôt. C'est avec plaisir que l'on s'en rejoue un petit morceau en ouvrant au hasard et il y a toujours une phrase qui vous saute à la figure, qui avait échappé à la première lecture et que l'on a envie de noter.
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