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Critique de Zazette97


Publié en Espagne en 1996 et traduit en français en 1998, "Je suis un écrivain frustré" est un roman de l'écrivain espagnol José Angel Manas, également auteur des romans "Historias del Kronen" et "Mensaka" (tous deux adaptés au cinéma).

J. le dit lui-même : s'il est bon professeur et excellent critique, il est aussi un piètre écrivain, incapable d'aligner deux phrases sans se voir confronté à la page blanche.
Une situation d'autant plus frustrante que J. côtoie au quotidien son ami Mozart, professeur de littérature tout comme lui mais surtout écrivain à succès ayant en plus épousé Carmen, la femme dont tous deux étaient amoureux à l'Université.
Que ne donnerait-il pas pour pouvoir lui clouer le bec et connaître enfin la gloire ?
C'est alors que Marian, l'une de ses plus brillantes élèves, lui demande si il accepterait de lui donner son avis sur le roman qu'elle a écrit...

Introverti, asocial, envieux, vulgaire, désagréable, jouisseur très porté sur le sexe et la bibine, à défaut de pouvoir prétendre au talent, J. a tout de l'écrivain frustré et insupportablement égocentrique.
Si sa conscience le taraude souvent, ce n'est que pour attiser en lui la peur paranoïaque d'être découvert, et non pour le remettre sur le droit chemin.
Car si il est une chose de plus en plus évidente au fil du roman, c'est que J. ne s'embarrasse pas de questions morales et préfère se protéger en affirmant qu'il agit au nom de l'Art !
Dès le moment où il s'enthousiasme pour le roman écrit par Marian, J. glisse de plus en plus dans la folie, allant jusqu'à se persuader que ce roman est le sien.
Le pire c'est qu'il parvient à décrocher un prix littéraire ! L'occasion pour l'auteur d'aborder un milieu qui dans ce cas-ci s'avère peu regardant.

Malgré tout le mépris que j'ai pu ressentir pour cet homme, je me suis demandée jusqu'où celui-ci était prêt à aller pour assouvir sa soif de reconnaissance (comment fera-t-il pour le second roman ?)
Très loin, croyez-moi ! J'ai d'ailleurs trouvé la dernière scène avec Marian vraiment scabreuse même si je reconnais qu'elle n'est pas si étonnante que cela quand on connaît le bonhomme...
Tout au long de ma lecture, j'ai ressenti comme un malaise du fait que le roman est écrit sous la forme d'une longue confession. Je me sentais comme la complice de la folie de J., pourtant incapable de faire quoi que ce soit. Une sensation étonnamment contrebalancée par l'humour de l'auteur qui, à travers la légèreté de son personnage, réussirait presque à faire oublier toute l'injustice et la cruauté qui se jouent dans ce roman.

"Je suis un écrivain frustré" ou quand la réalité rejoint la fiction. A moins que ce ne soit l'inverse ?
A lire :)
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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