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Critique de helhiv


Il y a trop de critiques positives sur ce livre pour que je ne fournisse pas le contrepoint. Il me semble que l'intérêt des romans policiers est d'être enfumée par l'auteur ou l'autrice et de ne pas connaître la fin même quand le coupable est implicitement ou explicitement révélé. Ce n'est le cas ici, le coupable s'impose dès la première partie du livre et on sait déjà comment ça va finir (bien pour les enquêteurs évidemment). Pourquoi le sait-on ? Parce que l'autrice cherche à cocher toutes les cases du "bon roman policier adaptable à la télé" et allonge une liste impressionnante de clichés : l'héroïne brisée par la vie, le gendarme bourru, la rivalité gendarmerie-police, la romance tragique, les fausses pistes, la représentation des femmes. Parce que si l'héroïne est donc une femme et que le machisme du gendarme est décrié, les femmes sont des caricatures. L'héroïne elle-même n'est valorisée que quand elle se comporte "aussi bien qu'un homme" et d'ailleurs son rôle dans le roman est surtout de se tromper. le reste du temps, elle a des migraines, et subit le regard des hommes sur ses "courbes". Toutes les autres femmes sont des mères abusives, des midinettes soumises au charme masculin, des paumées, des potiches, des arrivistes, des bavardes vénales. Sans compter certains sous-entendus qu'il faudrait demander à l'autrice d'expliciter (et pas que sur le féminisme).
L'accroche du livre est que les victimes sont mineures et enceintes, mais le vrai lien n'est pas celui-là et donc la probabilité pour que toutes les victimes soient précisément enceintes à peu près au même moment est si faible que l'argument s'écroule. Il y a bien d'autres incohérences et grosses erreurs qu'il n'est pas possible de citer sans casser l'intrigue. Cette intrigue est complexe comme il se doit mais ne tient que grâce au manque de précautions des enquêteurs, à l'énorme chance du coupable et au sous-usage du téléphone. Exemple : un gendarme attend le soir de rentrer à la brigade pour transmettre un élément capital à son supérieur. Sans compter l'héroïne qui renâcle au mobile ; on ne saurait l'en blâmer mais dans son métier, ce peut être un handicap. Question délicatesse, l'histoire ne nous épargne ni les mutilations féminines, ni la pédophilie. Quant au suspense, il ne tient même pas la moitié du roman. L'autrice doit bien savoir qu'elle n'est pas la première à écrire ce genre de livre et que ses lecteurs ont lu aussi d'autres polars. Quand tous les indices accablent un suspect aux deux-tiers du livre, on sait que la solution n'est pas là mais que la personne qui ne paye pas de mine et qui revient sans cesse dans l'histoire a toutes les chances d'être le vrai coupable.
Naïve que je suis, j'ai quand même espéré échapper à l'happy end, mais non, même pas : tout le monde est prêt pour la suite !
Comme il est mentionné aussi dans les critiques laudatives, la grammaire et l'orthographe sont aux abonnés absents et il ne s'agit pas de typos. L'autrice a apparemment un problème avec les prépositions et la reprise du sujet d'une phrase à l'autre.
Conclusion : il y a trop de bons livres à lire, je déconseille celui-là.
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