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Critique de Takalirsa


Je ne sais pas trop que penser de cette lecture. Dans la première moitié du roman, il est très peu question d'ogresse. Certes la mère d'Hippolyte a un comportement étrange (que fabrique-t-elle dans la cave avec ses couteaux?) et la vieille dame d'à côté, Mme Munoz, a subitement disparu. Mais il est surtout question du quotidien de la jeune fille, devenu difficile depuis que ses parents se sont séparés. Elle s'interroge sur les relations familiales, l'amitié (pour Benji, pour Lola), l'amour (pour Kouz), l'adolescence qui change les rapports aux gens et aux choses. Rien n'est évident avec ceux qui l'entourent à cause du manque de dialogue, des mensonges (aux autres et à soi-même) et "des secrets à l'intérieur qui me bouffent".

Contre toute attente, des liens se tissent avec Lola la pestiférée du lycée. Elle aussi vient d'une famille monoparentale, et son père n'est guère plus loquace que la mère d'H, surtout concernant cette morsure à la joue que sa mère lui a faite petite. La morsure, autre point commun entre les deux filles qui finiront par s'avouer "à quel point on pouvait avoir peur de ses propres parents"... le mot "cannibalisme" n'est pas prononcé mais tous les indices y tendent, créant une atmosphère de suspicion et d'appréhension mêlées. Les scènes où la mère d'Hippolyte l'oblige à manger des abats quasi crus sont écoeurantes (végétariens s'abstenir). Et pourtant, même quand on la voit tenter de résister (ou pas) à l'odeur du sang frais, on doute encore que cela soit possible tant l'idée est difficilement concevable dans "la vraie vie".

On a en effet l'impression de se trouver dans un conte, avec sa pièce interdite (la cave), son monstre (l'ogresse), sa forêt morose en journée mais si inquiétante la nuit venue, et toujours cette façon de s'exprimer par métaphores afin de suggérer plutôt que de révéler et ainsi faire travailler l'imagination du lecteur. La plupart du temps on devine plus qu'on ne voit et c'est ce qui entretient l'étrangeté au coeur de la réalité.
L'ensemble est particulier mais on devine chez cette jeune autrice ayant écrit sous la direction de Clémentine Beauvais en master de Création littéraire, un talent prometteur.
Lien : https://www.takalirsa.fr/ogr..
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