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Critique de le_Bison


Aucune trace de violence, c'est un suicide. Incontestablement. Indubitablement. D'une hypothèse, la police en vient rapidement à cette conclusion. Aucune raison d'en douter, pas besoin de faire appel à la bande des experts en blouses blanches, sur-chaussures bleues et bonnets ridicules. Sauf que Henrik Cantor était en pyjama… Sa mère, Louise ne peut donc y croire ; Henrik a toujours dormi tout nu. Une mère sait ce genre de détail intime. de suicide, elle ne veut en entendre parler. Oui, il s'agit bien d'un meurtre. Et elle est bien décidée à mener l'enquête pour établir la vérité sur cette mort plus que suspecte. Elle appelle alors l'inspecteur Kurt Wallander, tombe sur son répondeur : « Bonjour, je suis l'inspecteur Kurt Wallander, mais je ne suis pas en mesure de vous aider. Je suis à la retraite en train de pêcher dans la Scanie profonde, à manger un bon sandwich bien mayonnaisé. Ou alors je suis déjà mort, enterré dans le cimetière communal d'Ystad. Par conséquent, vous devrez résoudre cette enquête sans mon aide. » Ah, oui, j'avais oublié : ce Henning Mankell n'est pas un Kurt Wallander.

Louise se retrouve donc toute seule pour découvrir la vérité, triste vérité, cruelle vérité. La paranoïa s'installe, les disparitions autour d'elle s'enchainent, les meurtres sauvages s'accumulent, les morts s'amoncellent. Mais la vérité est ailleurs. Peut-être dans l'odieux complot du monde moderne. le genre de complot que même un Kurt Wallander, en poids de forme et à l'instinct aiguisé, n'aurait su résoudre. Alors comment est-ce que cette pauvre mère de famille pourrait obtenir la Vérité, The Truth comme on dit en Australie en buvant une Forster's, la Veridad comme on dit à Barcelone en buvant une San Miguel… Et que dire de la Mac Mahon que je bois à Maputo, Mozambique. Je fais un tour du monde des bières en compagnie de Mankell, l'auteur 50% suédois, 50 % mozambicain. L'histoire de Louise débute en Grèce dans les fouilles archéologiques. le mort repose en Suède. L'ex-mari et père du suicidé se cache en Australie. L'enquête se débine à Barcelone. L'énigme prend sa source au Mozambique… Pour tous ces trajets, j'ai le droit à des escales en Afrique du Sud et à Francfort (tiens si je prenais une Paulaner pour tremper ma saucisse).

Bon, OK, Kurt Wallander ne fera son apparition. Sa fille n'a pas repris le flambeau familial, encore moins son gendre. Il faut que je m'en remette à moi-même, à Louise pour mettre à jour cette conspiration d'ordre mondial. Alors, je regarde la couverture, et je vois cette femme triste, et ses yeux morts… Voilà une piste à suivre. Comment elle s'appelle, Ernestine, Julietta ou Lucinda. Peu importe, elle est noire, je suis blanc. Vous voyez le tableau. C'est la réalité de la vie, du monde, des rapports humains. Je ne peux changer, le monde non plus. Je suis ainsi fait. Mais derrière les yeux de Lucinda, je croise toute la détresse du continent africain, sa misère et son désespoir. Toutes les horreurs perpétrées sur ce continent, oppressé depuis des lustres. Car derrière la mort d'Henrik se cache d'autres morts, beaucoup plus nombreux, beaucoup plus cruels. Mais chut, je n'en dis pas plus. Louise a du mal à accepter la Vérité.

Et moi-même, le fait de lire ce bouquin, j'ai le sentiment de m'être mis également en danger. Je me sens épié. Des ombres tournent autour de moi. Mais je vous mets en garde : si un jour, vous me retrouvez mort dans mon lit, en pyjama, vous pouvez en conclure que cette mort est plus que suspecte. Et vous auriez bien raison d'enquêter à mon sujet !

Vous savez ce qu'est devenu le cerveau de Kennedy ? Non ? Rappelez-vous, la vérité est ailleurs…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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