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Critique de petch


« Un visage de meurtrier, ça n'existe pas. On s'imagine toujours le contraire, on pense à un certain profil, une certaine dentition, une certaine ligne de cheveux. Mais non, ça ne colle jamais » (p.367).

Cet extrait de fin d'ouvrage résume parfaitement la trame de fond de la première enquête du commissaire Wallander, et la surprise apparaîtra au bout de l'intrigue. H. Mankell frappe fort dans ce premier opus, nous promenant de fausses pistes en rebondissements, sur fond d'immigration et de racisme ordinaire. Il décrit avec froideur et efficacité le basculement de la société suédoise du début des années 90 (mais pourrait-on dire de la société européenne dans son intégralité tant les thèmes abordés sont universels), réputée ouverte, tolérante, socialement avancée, vers le repli, la misère et la xénophobie. C'est un roman noir précurseur et au final politiquement incorrect, et l'auteur y saisit avec 25 ans d'avance les graves problèmes sociétaux liés aux politiques d'immigration auxquels le monde occidental d'aujourd'hui se trouve confronté.

Le récit est par ailleurs plus resserré que ceux d'autres titres de la série, qui parfois peuvent agacer par leur lenteur. Certes, H.Mankell aime profondément décrire le quotidien des policiers d'Ystad, leurs doutes, leurs erreurs et leurs errements. Mais ça tient la route et c'est terriblement efficace. En conclusion, voilà un excellent roman à lire pour l'intrigue, pour le positionnement des personnages de la série, puis à relire pour les thèmes sociétaux abordés, terriblement d'actualité.
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