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Critique de myrtigal


La mort à Venise était le premier roman de Thomas Mann que j'avais lu il y a quelques années, ensuite plus récemment j'ai lu et adoré Tonio Kröger, et tout en reportant constamment les lectures de la montagne magique et des Buddenbrook — deux oeuvres que j'ai très hâte de lire —, j'ai eu envie de relire La mort à Venise dont j'avais gardé trop peu de souvenirs et dont je n'avais jamais rédigé la critique.
Ma relecture me laisse une sensation quelque peu mitigée. Ce roman est une oeuvre véritablement singulière. Dans son fond et dans sa forme.
Dans le fond car il s'agit ici de l'histoire d'un homme, Aschenbach, écrivain d'âge mur, qui aussi soudainement qu'intensément développe une passion pour un jeune polonais à la beauté dévastatrice. Dans l'atmosphère d'une Venise fiévreuse il va devenir hypnotisée, intérieurement bouleversé par cette perfection physique qui l'émeut et le pousse à une intense introspection, jusqu'à finir par avoir un besoin vital de la vue de ce garçon. Une relation atypique donc, bien qu'à sens unique, à laquelle on assiste avec stupéfaction. On se balade avec lui dans les rues de Venise et au bord de la plage, et on observe en même temps que son obsession, sa lente déchéance.
Dans sa forme car Thomas Mann, on le ressent et on l'apprend dans diverses préfaces, a mit beaucoup de lui même à travers son personnage et dans le rapport à la ville de Venise. Mais surtout il a nimbé son roman d'une aura mythologique et antique, voir même philosophique, avec laquelle j'ai parfois eu un peu de mal. C'est un roman très allégorique, pleins de références gréco-latines qu'on ne saisit pas forcément et qui peuvent être un frein dans l'élan de lecture. Malgré la belle fluidité de la plume de Mann, les nombreux passages de théorisation sur l'art et de la beauté étaient pour moi trop abstraites malheureusement. Car si en général je n'ai pas trop de problème avec la philosophie, toutefois lorsqu'elle a trait à l'art c'est l'un rares domaines où j'ai beaucoup de mal justement.
Bref, c'est une oeuvre comme je l'ai dit très singulière, bien que très bien écrite, pleine de passion, de sentiments, de réflexions, mais qui ne m'a pas procuré le même coup de coeur que Tonio. Néanmoins c'est toujours un auteur qui j'apprécie beaucoup et il est grand temps que je me lance enfin dans la montagne magique et les Buddenbrook.
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