AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brigetoun


Dans la présentation il est dit : «Il nous offre là son "testament" plus "L'épitaphe de Manon ou ballade des poivrots", qui est traduction et très libre, très large adaptation du Testament de François Villon. », et je l'ai relu en comparant les passages dont il est parti dans Villon,
l'évolution des langues vertes retravaillées et des façons d'être, un peu, en marge du gros de la société, en admirant la plongée, le travail que cela représente, le respect des formes fixes des ballades, lais ou rondeaux – avec tout de même moins de désinvolture que n'en avait le François dans la découpe des vers, cette façon d' »aller à la ligne » qui fait paraître extrêmement sages les audaces inaugurées par Hugo. (et Fred Griot dans sa présentation sur le site de Publie-net en parle fort bien). Et par moment, la parenté est grande, la belle heaulmière, devenue la belle boulangère, se lamente toujours, avec toujours cette verte glorification de son ancien temps, qui dément le remord évoqué en passant, quand elles injurient les ans qui les ont dénaturées, et se souviennent de l'homme pour lequel elles ont « gaspillé » leur jeune splendeur - et Manon lui attribue, comme Villon à la heaulmière, une des ballades qu'il reprend, comme il en offre une à sa mère,
« aussi je donne à ma pauvre mère
à qui je n'ai apporté que douleurs et chagrins
ce poème en hommage à Louise Michel » aussi parfaitement « ballade » que celle léguée par François Villon à la sienne pour prier Notre Dame. L'irruption de Marx, de Louise Michel et de leurs antagonistes se veulent correspondants aux gens d'ordre auxquels était en bute le pauvre, et donc aimable, « mauvais garçon » que veut incarner Villon.
Parfois, surtout au début, l'effort se sent un peu, mais les vers peu à peu coulent avec la même apparente simplicité, la même drue saveur que chez l'ancien, et la poésie est là (tout spécialement d'ailleurs quand il se plie aux formes fixes) jusqu'à l'épitaphe, jusqu'à, juste avant, la dernière ballade et son envoi
« camarade coquet comme un petit roquet
sache ce qu'il fit au moment de crever :
il se prit une bonne cuite au whisky
quand il a quitté ce monde » Manon
« Prince, gent comme esmerillon,
Saichiez qu'il fist, au departir:
Ung traict but de vin morillon,
Quand de ce monde voult partir. « Villon


Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}