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Critique de gruz


gruz
28 septembre 2016
Ian Manook aura créé une saga mongole inoubliable, en seulement trois romans. Grain de sable après grain de sable, steppe by steppe. La mort nomade est une conclusion digne des deux précédentes enquêtes Yeruldelgger.

Un troisième opus à nouveau centré sur ce commissaire atypique, qui pensait naïvement pouvoir prendre sa retraite. Une histoire à l'image du personnage, insufflant parfois son calme ou crachant sa colère. Un homme qui n'aspirait qu'à une retraite paisible et qui se retrouve embringué dans de sombres affaires. Yeruldelgger et paix.

La mort nomade est un thriller différent, par son ton, par son histoire. Une explosion de (bons) mots, de moments inattendus aux côtés d'un Yerul qui parcourt l'immensité mongole. le commissaire qui se retrouve accompagné d'une vraie caravane hétéroclite de personnages secondaires étonnants, qui ne le lâchent pas d'une semelle, à pied ou à cheval. Un vrai stepper.

Et là où cet homme passe, rien n'est plus jamais pareil, à son corps défendant. Au point que la steppe en devient parfois un vrai bordel en technicolor. Une preuve ? Un des nouveaux personnages déclare : « Tu n'es pas un mauvais homme Yeruldelgger, bien au contraire, mais tu es le plus productif, le plus créatif, le plus prolifique fouteur de bordel que je connaisse ! ».

Ce troisième tome marque une mutation dans les aventures du commissaire et de ses acolytes. Nouvelle intrigue, mais avec des thématiques récurrentes. Une écriture qui a évolué également.

Durant cette lecture, j'ai ri, j'ai ouvert de grands yeux étonnés, j'ai eu envie de vomir aussi face à cette intrigue comme une confirmation que le monde ne tourne plus rond.

Oui j'ai ri. Il faut dire que Ian Manook a avalé un clown durant certains passages de ce roman, des morceaux de franche rigolade bien senties. L'auteur fait montre d'une verve irrésistible avec des dialogues particulièrement savoureux.

Une ambiance tragi-comique comme pour mieux faire passer la pilule. Parce que le sujet de fond du roman est juste intolérable. Une thématique qui ne fait pas que toucher la lointaine Mongolie, bien au contraire.

Un vrai viol écologique, selon les propres mots de l'auteur (décidément, le viol revient souvent tout au long de cette trilogie). Un problème qui met en lumière une situation géopolitique révoltante et le changement de paradigme de nos sociétés contemporaines.

Un troisième roman comme une petite mort, jouissif et exténuant, tant il prend parfois aux tripes. A l'image de ce titre très bien trouvé et du passage qui explique comment le rituel mongol autour de la mort est en train de se perdre.

A la fois différent et un prolongement logique des deux premières aventures de Yeruldelgger, La mort nomade clôt avec brio une trilogie mémorable.

J'en sors triste de devoir quitter cette Mongolie si attachante et ces personnages qui le sont tout autant. J'en sors également rempli d'émotions et raccordé différemment au monde qui m'entoure. Ian Manook est décidément un auteur unique en son genre.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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