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Critique de Renod


Eté 2005, le Ministre de l'Intérieur prépare sa candidature à l'élection présidentielle. Ses conseillers organisent des réunions informelles pour élaborer son programme sur le thème central de sa campagne : l'insécurité. La commissaire le Muir prend la parole au cours d'une de ces réunions pour faire part de son expérience au sein du commissariat de Panteuil, dans la banlieue nord de Paris. Pour cet officier ambitieux, le seul facteur de cohésion de la société française, c'est la peur. Peur de l'insécurité, des autres, du déclassement, des zones de non droit. Et sa conception du maintien de l'ordre est radicale, même si la réalité du terrain semble moins glorieuse. Lors de son arrivée à Panteuil, sa première décision a été d'interdire l'alcool dans l'enceinte du commissariat pour limiter le risque de bavure. Et pourtant, les mauvaises habitudes perdurent… Cynisme, racisme et passages à tabac sont devenus ordinaires. La force publique se montre parfois brouillonne et maladroite, souvent massive et brutale. Quant aux gros bras de la Bac, cela fait longtemps qu'ils ont franchi la ligne jaune. Mais heureusement, les "collègues" et leur hiérarchie s'entendent parfaitement pour couvrir les bavures. Une nuit, un immeuble squatté par des familles maliennes prend feu. Panteuil se retrouve au coeur de l'actualité. Dominique Manotti livre ici roman à charge sur l'idéologie sécuritaire mise en oeuvre au début des années 2000. Il faut faire du chiffre et exploiter habilement les nombreux faits divers. Elle dénonce les brutalités policières, la corruption, la concurrence entre services et l'infiltration de réseaux aux frontières de l'extrême-droite et du banditisme. Si certaines de ses observations sont justes, ses procédés sont trop manifestes et elle tombe rapidement dans la caricature, le cliché et le manichéisme. L'ambition est louable mais le résultat manque de crédibilité. Les auteurs français de polar ont décidément bien du mal à parler de la banlieue...
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