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Critique de Lazlo23


Publié en 1922, ce recueil de nouvelles de la Néo-Zélandaise Katherine Mansfield est un petit bijou de grâce et de subtilité.
Une baignade dans l’océan, une promenade dominicale, un voyage en bateau, des retrouvailles après une longue absence… autant dire que chez cet auteur, les arguments sont plutôt minces. Ses personnages vivent des choses simples, banales, parfois cocasses, souvent dérisoires, et tout cela est raconté avec les mots de tous les jours, sans jamais hausser le ton.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, la banalité n’est ici qu’un vernis, une manière de dire des choses graves sans en avoir l’air, presque en s’excusant. C’est que, comme chez Tchékhov, dont l’influence sur Katherine Mansfield est manifeste, une indéfinissable nostalgie se dégage de ces pages : celle des occasions manquées, des amours avortées, des vies gâchées, comme celle de cet homme qui s’aperçoit, trop tard, qu’il a passé « toutes les meilleures années de sa vie assis sur un tabouret, de neuf heures à cinq, à gribouiller le registre de quelqu’un d’autre. »
Un très beau livre, donc, à la fois triste et souriant, léger et profond, d’un auteur dont la grande Virginia Woolf écrivait dans son journal : « Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'ai jamais été jalouse. Elle avait la vibration. » Cela donne une idée du niveau de ces textes.
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