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Critique de Allisonline


Je suis TRÈS mitigée quant à ce deuxième tome, alors que j'avais beaucoup apprécié le premier. L'originalité de l'univers, l'intrigue dense et riche et les personnages attachants avaient réussi à me faire passer outre certains problèmes qui, cette fois, m'ont vraiment dérangée. Mon rythme de lecture en a pâti, j'ai mis le roman de côté plusieurs fois et maintenant qu'il est terminé, j'ai du mal à garder en mémoire ses bons côtés.

Avant toute chose, la série Tellucidar est LOIN de réussir le test de Bechdel. Pour ceux d'entre vous qui ne le connaissent pas, c'est un test qui sert à mettre en avant le sexisme de certaines oeuvres de fiction. Pour réussir le test, une oeuvre doit mettre en scène au moins deux femmes qui possèdent une identité, ces deux femmes doivent communiquer ensemble et leur conversation ne doit pas être à propos d'un personnage masculin. D'où vient le problème avec Tellucidar ? Il n'y a QU'UN SEUL personnage féminin. Il s'agit de Korè, jeune fille d'une quinzaine d'année, princesse de Tellucidar, hyper sexualisée et qui attire les convoitises d'au moins quatre personnages masculins. Tous les autres personnages féminins mentionnés dans la série sont décédés avant le début de l'intrigue, ce qui pose clairement problème quant au deuxième point du test de Bechdel : Korè ne peut s'entretenir qu'avec des hommes (ou des dinosauroïdes… masculins) et c'est bien dommage. Aussi, j'avais souvenir d'une jeune fille combative et courageuse dans le premier tome, alors qu'elle est réduite à un rôle très secondaire dans le deuxième. Elle est le love interest du héros, la cause de frictions avec son meilleur ami qui, lui aussi, en tombe amoureux… Mais elle est aussi promise à un autre, pour des raisons d'alliances entre peuples et parce que, bien sûr, cela brise le coeur du personnage principal. Malheureusement, je n'arrive pas à passer outre, d'autant plus que c'est un roman adressé à un lectorat assez jeune. Cela passait avec le premier tome, alors qu'elle était l'émissaire qui venait chercher de l'aide en surface, mais cela n'est plus acceptable alors que les héros arrivent dans un nouvel univers souterrain où tout un peuple est établi et où aucune femme n'apparait.

C'est dommage parce que ce qui avait fait le charme du premier tome est encore là : un univers fortement inspiré d'antiques civilisations et de monuments de la science-fiction, un monde secret et souterrain où ont survécu les dinosaures, alors que d'autres ont évolué pour cohabiter avec les tellucidariens… de façon originale, le second tome débute comme un roman d'apprentissage, alors que Lucas, habitant de la surface, doit faire ses preuves et apprendre à se battre. Pour protéger toute une civilisation et la femme qu'il aime contre la menace venue de la surface, Lucas deviendra un véritable tellucidarien, le digne héritier de son père qui, avant lui, avait réussi à se faire accepter par ce peuple. Ainsi, ce deuxième opus propose d'intéressantes thématiques, à commencer par le rapport à la filiation : d'un côté, Lucas, abandonné par son père qui a reconstruit sa vie dans un nouveau monde et qui ne ressemble en rien au souvenir qu'il en avait ; de l'autre Charles, qui tient réellement à ne pas devenir comme le sien, leader impitoyable de la Tellcorp et de la menace qui pèse sur Tellucidar. Malheureusement, j'ai aussi été gênée par les amours contrariées de Lucas et sa soeur Korè, dont la nature particulière rendait assez prévisible la fin et son dénouement, tout comme j'ai eu du mal avec les révélations du passé liant Patrick et Mickael, respectivement l'oncle de Lucas et le père de Charles, dont la haine viscérale remonte à des années et n'a d'autres explications… qu'une femme. Malgré tout, l'univers créé par l'auteur est extrêmement riche et agréable à explorer, le rythme est haletant et les personnages restent attachants.

Je suis finalement assez déçue par le deuxième tome de Tellucidar, parce que j'avais vraiment apprécié le premier. Trop de défauts et de clichés m'ont perturbée et empêchée de réellement profiter de tout ce que l'histoire avait à offrir. Si je mettrais volontiers la note maximale à l'univers, je ne peux définitivement passer outre l'évolution ratée des personnages, leur côté stéréotypé et le déséquilibre qui en découle. Je garderais un bon souvenir de ma découverte de Tellucidar malgré tout.
Lien : http://allison-line.blogspot..
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