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Critique de Henri-l-oiseleur


Le tome IV en deux volumes de l'édition bilingue Budé des Histoires d'Ammien Marcellin, se répartit en un volume comprenant le texte latin et sa traduction, et un autre consacré aux commentaires du texte. Pourquoi un volume de commentaires ? le lecteur habitué à une approche immédiate des textes, sans intermédiaire, rechignera à passer par là, mais c'est un livre antique, qui ne se laisse pas aborder facilement, à cause de l'éloignement temporel, de la profonde différence des cultures et des moeurs. Il nous faut donc un guide, et de cette fonction Jacques Fontaine, le commentateur, s'acquitte magnifiquement. La lecture de ses notes et explications, en plus, nous change des livres d'histoire synthétiques pour lecteurs pressés : ici l'on entre dans ces années-là du règne de Julien par le détail, l'anecdote, le vécu, tout ce qu'a de concret et de vivant le monde disparu. Cette sorte de "dictionnaire amoureux" est donc plus intéressante pour l'esprit et l'imagination que la connaissance abstraite des mécanismes historiques, qu'on retire des livres d'histoire savante.

Que raconte ce tome IV ? La fin du bref règne de Julien, de 363, à Antioche, où il prépare sa guerre "finale" contre les Perses en Mésopotamie, à l'été 363, l'invasion de la Syrie et de la capitale occidentale perse Ctésiphon (en Irak actuel), enfin la catastrophe, la mort de Julien pendant la "retraite de Perse" le 26 juin 363, la débâcle romaine et le bref règne intérimaire de Jovien, qui conclut à la hâte cette terrible campagne militaire, aux dépens des Romains et des territoires contestés dont les Perses s'emparent. le récit guerrier d'Ammien rejoint l'autobiographie, puisqu'il participa à cette campagne, et marque tragiquement la fin de tous les rêves qui s'étaient cristallisés sur le héros Julien, qui, espérait-on, allait rétablir l'ancienne grandeur de Rome et de ses dieux contre les chrétiens. Ce très beau livre marque le deuil des espoirs d'Ammien (très discret dans ses remarques, car il écrit trente ans plus tard, sous Théodose et le christianisme triomphant), et de ses lecteurs romains de la fin du IV°s, derniers aristocrates païens qui doivent se soumettre à l'église. .
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