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4.68/5 (sur 17 notes)

Nationalité : Grèce
Né(e) à : Antioche , le vers 330-335
Mort(e) à : Rome? , le Autour de 395
Biographie :

Ammien Marcellin (en latin Ammianus Marcellinus fut l'un des plus importants historiens de l'Antiquité tardive. Quoique d'origine grecque, il a écrit en latin, il est d'ailleurs le dernier grand historien antique à utiliser cette langue. C'est aussi l'un des derniers auteurs païens majeurs.
Officier de cavalerie, il est l'auteur de Res gestae, couvrant une période allant de 96 à 378. Seule la partie allant de 353 à 378 a été conservée, mais il s'agit de la partie la plus détaillée de l'œuvre : elle représente dix-sept des trente et un livres que comprenaient les Res Gestae. Cette partie conservée traite de la période où commencèrent les grandes invasions, période qu'a connue Ammien, soldat sous les règnes de Constance II et de Julien.
Ammien Marcellin est un narrateur sincère, vigoureux, capable de faire revivre les Barbares, Gaulois, Huns, auxquels Rome doit désormais faire face.




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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ammien Marcellin
Les Alains sont sont presque tous beaux et nobles, les cheveux modérément blonds, l’œil farouche, rapides grâce à la légèreté de leurs chevaux, égaux presque en tout aux Huns, mais plus doux cependant quant à la manière de vivre... Alors que, pour l'homme tranquille et paisible, la douceur de vivre consiste dans le loisir, ils ne sont heureux qu'au milieu des périls et des guerres. Ils estiment bienheureux celui qui a versé son âme au combat... En guise de dépouilles glorieuses, ils attachent à leurs chevaux de guerre les têtes arrachées aux cadavres et, comme des décorations, les scalps des vaincus.

(Portrait du peuple nomade des Alains, repris dans "Clovis" de Michel Rouche)
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Des mœurs des Gaulois.

Presque tous les Gaulois sont de très haute taille, ils ont la peau blanche et la chevelure rousse ; ils inspirent la crainte par leur regard sauvage, ils ont le goût des querelles et sont présomptueux à l'excès. Si l'un d'eux, au cours d'une rixe, a fait appel à sa femme, qui est beaucoup plus vigoureuse que lui et qui a les yeux pers, une troupe d'étrangers ne pourra lui tenir tête, surtout quand celle-ci, le cou gonflé et grinçant des dents, balançant d'énormes bras blancs, commence à décocher, en y mêlant des coups de pied, des coups de poing semblables à des projectiles de catapultes lancés par la torsion de leurs cordes. Leur voix est généralement effrayante et menaçante, qu'ils soient paisibles ou en colère. Tous cependant sont d'une propreté et d'une élégance également soignées et, dans ces régions, surtout chez les Aquitains, on ne pourra jamais voir ni homme ni femme, si pauvres soient-ils, couverts de haillons malpropres comme ailleurs. Tous les âges y sont aussi bons pour faire la guerre, et le vieillard comme l'adulte marchent au combat avec une égale force d'âme, le corps endurci par le froid et par un entraînement incessant, prêts à braver bien des dangers redoutables. Jamais parmi eux un homme, comme cela arrive en Italie, ne s'est, par crainte du service militaire, coupé le pouce et n'a mérité le surnom de « murcus », comme on dit dans le pays. C'est une race portée sur le vin, raffolant de multiples boissons qui ressemblent au vin, et parmi eux des gens de basse condition, l'intelligence affaiblie par cette ivresse continuelle qu'un mot de Caton a définie « une espèce de folie volontaire », se laissent entraîner à rôder au hasard et donnent raison à ce que dit Cicéron dans la défense de Fontéius : « les Gaulois après cela boiront leur vin plus trempé, ce qu'ils redoutaient comme un poison ».
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Il ignorait assurément la vieille et sage formule d'Aristote qui, envoyant son disciple et parent Callisthène au roi Alexandre, lui recommandait souvent de parler aussi rarement et plaisamment que possible en présence d'un être qui portait à la pointe de la langue le pouvoir de vie et de mort.
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Ces promotions furent marquées de deux circonstances de funeste présage, que l’événement ne vérifia que trop : Félix, trésorier des largesses, mourut subitement d’une hémorragie, et le comte Julien l’avait suivi de près ; ce qui donnait lieu à de sinistres remarques quand on lisait cette inscription sur les effigies du prince : "Felix, Julianus Augustusque".
Ce pronostic avait été précédé d’un autre non moins funeste. Le jour des calendes de janvier, au moment où le prince montait les degrés du temple, le doyen des prêtres tomba sans avoir reçu de choc visible, et frappé de mort subite. Les assistants, par ignorance, ou pour faire leur cour, appliquaient le présage au plus âgé des deux consuls, c’est- à-dire à Salluste. Mais la suite fit trop voir que c’était, non le plus avancé en âge, mais le plus élevé en rang, que le fatal avertissement concernait.
D’autres signes, bien que moins caractéristiques, confirmaient encore ce funeste présage. Au moment même où l’ouverture de la campagne fut déclarée, arriva la nouvelle d’un tremblement de terre qu’on avait ressenti à Constantinople ; et les adeptes en divination en tiraient un triste augure pour le chef de l’armée qui allait entrer en pays ennemi. On tâcha de persuader à Julien que le moment était mal choisi, et que s’il est permis de se mettre au-dessus des présages, c’est seulement dans le cas où, devant la menace d’une invasion étrangère, le salut commun devient la loi suprême, et ne comporte aucun ajournement.
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(Des chances pour l'empire : l'accueil des migrants goths à la frontière danubienne).
Dans cet espoir, on envoie sur divers points procéder au transfert de cette foule sauvage avec ses chariots. Et un soin diligent était employé pour ne pas abandonner à l'arrière un seul de ces hommes destinés à renverser la puissance romaine (note : bataille d'Andrinople, où l'armée est écrasée par eux et l'empereur brûlé vif), fût-il même la proie d'une maladie mortelle. En conséquence, ils obtinrent, par autorisation de l'empereur, le droit de traverser le Danube et de cultiver les plaines de la Thrace, et ils étaient transportés d'une rive à l'autre, jours et nuits, embarqués à la file sur des bateaux, des radeaux et des troncs d'arbres creusés.

Hacque spe mittuntur diversi qui, cum vehiculis, plebem transferant truculentam. Et navabatur opera diligens nequi Romanam rem eversurus derelinqueretur, vel quassatus morbo letali. Proinde permissu imperatoris, transeundi Danubium copiam colendique adepti Thraciae partes, transfretabantur in dies et noctes, navibus ratibusque et cavatis arborum alveis agminatim impositi ...

XXXI-4, 3.
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(Derniers mots de Julien mourant en Perse). Et je ne rougirai pas de vous le confier, voilà longtemps que j'ai appris que je périrais par le fer : des oracles dignes de foi me l'avaient prédit. C'est pourquoi je rends grâce à la divinité éternelle de ne point disparaître victime d'un attentat commis dans l'ombre, ni au terme de longues et pénibles maladies, ni comme finissent les condamnés, mais d'avoir mérité de quitter ainsi ce monde en pleine lumière, au milieu d'une carrière florissante et glorieuse.

Ne fateri pudebit : interiturum me ferro dudum didici, fide fatidica praecinente. Ideoque sempiternum veneror numen, quod non clandestinis insidiis, nec longa morborum asperitate, vel damnatorum fine decedo, sed in medio cursu florentium gloriarum hunc merui clarum ex mundo digressum.

XXV-3-19, p. 179
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(Caractère coléreux de l'empereur Valentinien). Et bien que Valentinien, notoirement sauvage, pour adoucir sa réputation de dureté, s'efforçât quelquefois, dans les premiers temps de son règne, de contenir ses élans sous le contrôle de sa raison, cependant ce défaut, rampant aussi longtemps que l'effet en fut différé, ne se dressa qu'avec plus de licence pour la perte de beaucoup de gens, quand la colère aux âpres bouillonnements l'eut aggravé.

Et quamquam Valentinianus, homo propalam ferus, inter imperitandi exordia, ut asperitatis opinionem molliret, impetus truces retinere non numquam in potestate animi nitebatur, serpens tamen vitium et dilatum erupit ad perniciem plurimorum, quod auxit ira acerbius effervescens.

XXVII-7, 4
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Des étrangers qui liront peut-être ces pages, par une heureuse fortune pour moi, pourront, je pense, s'étonner, alors que mon histoire en est venue à exposer les affaires de Rome, de n'entendre parler que d'émeutes, de tavernes et autres misères de ce genre : aussi vais-je brièvement en mentionner les causes, étant résolu à ne m'écarter nulle part de la vérité de mon propre chef.

Et quoniam mirari posse quosdam peregrinos existimo, haec lecturos forsitan, si contigerit, quam ob rem, cum oratio ad ea demonstranda deflexerit quae Romae geruntur, nihil praeter seditiones narratur et tabernas et vilitates harum similis alias, summatim causas perstringam, nusquam a veritate sponte propria digressurus.

XIV-6-2, p. 72
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(Déplacement d'un obélisque). Mais Constantin, qui accordait peu de valeur à ce motif (le respect des temples du Soleil), fit arracher cette masse à ses fondations et pensa avec raison qu'il ne commettait aucun sacrilège en enlevant une merveille à un temple pour la consacrer à Rome, c'est-à-dire dans le temple de tout l'univers ...

Verum Constantinus id parui ducens avulsam hanc molem sedibus suis, nihilque committere in religione recte existimans, si ablatum uno templo miraculum Romae sacraret, id est in templo mundi totius ...

XVII-4-13, p. 48
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La population, dans toute cette contrée, est belliqueuse. À ses yeux le suprême bonheur est de mourir en combattant ; et la mort naturelle est quelque chose d’ignoble et de lâche.

[Au nord, les Parthes occupent une contrée habituellement couverte de neiges et de frimas, traversée par une rivière importante, le Choatrès. Leurs villes principales sont Oenumie, Musie, Charax, Apamée, Artacane et Hécatompyle. De cette dernière aux portes Caspiennes règne un développement de côtes de mille quarante stades.]
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