AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Amnezik666


Si en France le personnage de Dan Cooper est peu connu (je ne parle de son homonyme aviateur et héros de bandes dessinées), il semblerait qu'aux États-Unis il ait gagné sa place dans les annales du grand banditisme et jouisse d'une réelle reconnaissance populaire (de nombreux ouvrages lui sont d'ailleurs consacrés).

En l'occurrence je serai tenté d'affubler le mot banditisme d'un honorable B majuscule ; pourquoi donc me demanderez-vous ? Indéniablement les grands noms du côté obscur exercent une certaine fascination auprès du grand public (cf le cas Mesrine qui était pourtant loin d'être un enfant de choeur), plus encore ceux qui ont réussi leur coup sans arme, ni haine, ni violence (le plus célèbre étant d'entre eux, en France, étant sans doute Albert Spaggiari, le cerveau du casse de la Société Générale de Nice) ; c'est à ceux-ci que va mon respect et mon B majuscule.

Avec son braquage aérien particulièrement audacieux et totalement inédit, Dan Cooper s'offre le tiercé gagnant qui fait sa réputation et sa légende :
– Pas d'arme, pas de victime, pas de sang versé
– Une opération réussie
– Un coupable jamais identifié
Ça force le respect non ? Pour ma part je m'incline humblement devant un tel panache…

Avec un tel pedigree, pas étonnant que le personnage ait été source d'inspiration pour tant d'auteurs outre Atlantique. Il faut dire que l'immense zone de terra incognita autour du bonhomme (concrètement on ne connaît de lui que le braquage) offre un terrain propice à la fiction. C'est donc sur ce terrain fertile que s'est aventuré Jon Marcello, adaptant les faits aux besoins de son roman.

Un roman qui se divise en deux parties. Dans la première vous ferez connaissance de Silver, vous découvrirez pourquoi un gars ordinaire décide, le temps d'une opération jamais tentée auparavant, d'endosser l'identité de Dan B. Cooper. Une opération soigneusement préparée afin de ne rien laisser au hasard. Suivra le déroulé détaillé (bravo pour le travail de documentation sur le sujet) de ce qui fut le premier (et dernier ?) braquage aérien.

On a beau savoir que Dan Cooper a réussi son casse aérien et avoir envie de croire qu'il a survécu à son saut en parachute, on ne peut s'empêcher de dévorer cette première partie, et même douter avec Silver par moments. Les faits connus sont impeccablement encadrés par les éléments de pure fiction.

La seconde partie quant à elle est 100% fictionnelle puisqu'il s'agit pour Jon Marcello d'inventer l'après-braquage. Une étape cruciale qui peut bien souvent s'avérer fatale pour les apprentis criminels :

Il comprit alors pourquoi tant de criminels se faisaient pincer, ils avaient mis toutes leurs forces dans la préparation, mais avaient fait l'impasse sur l'après, imaginant que les dollars les protégeraient.

Le principal souci étant en l'occurrence de transformer un magot empoisonné (les billets de la rançon ont été identifiés par la banque et le FBI) en argent propre. L'étape obligatoire étant alors le blanchiment de l'argent ; plus facile à dire qu'à faire à moins de fricoter avec le grand banditisme ou les hautes sphères de la politique…

Cette seconde partie se lit véritablement comme un thriller, l'auteur gère parfaitement la tension inhérente à la situation et propose un « après » à la fois crédible et cohérent. Difficile en effet d'imaginer se frotter aux requins du crime sans y laisser quelques plumes (je n'en dirai pas plus afin d'éviter tout spoil malvenu)…

J'ai passé un très agréable moment de lecture en compagnie de ce bouquin, la plume de Jon Marcello fait mouche en maintenant le lecteur en alerte de la première à la dernière page. Quelques touches d'humour, bienvenues, viennent apporter un peu de légèreté à l'intrigue.

L'auteur m'a donné envie d'en savoir plus sur ce mystérieux Dan B. Cooper, force est cependant de constater que les sources francophones sur le sujet ne sont pas légion ; à défaut j'ai envie de croire à la version proposée par Jon Marcello.

Le côté amateur de l'écriture contribue au charme et à la cohésion de l'ensemble, sans doute parce que ça colle bien avec l'amateurisme de DB Cooper. Si ce dernier a réussi, avec son braquage, à entrer dans l'histoire ; je souhaite à Jon Marcello, avec son roman, une reconnaissance amplement méritée.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}