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Citations sur Une Croix d'Or (2)

Que vous dirais-je des Américains, que vous ne sachiez déjà ? - New York, c'est Londres, moins la fumée et le brouillard. C'est une ville immense, triste, morne, austère, puritaine, bâtie d'hier, sans caractère et sans monuments.
Rien de grand, rien qui annonce la capitale d'un grand pays : pas de peintres, pas de musiciens, pas de poètes; quelques journaux qui donnent le prix courant des marchandises du port. Cooper et Washington Irving, les deux seuls écrivains des États-Unis, sont bien loin de jouir, chez eux, de la réputation qu'ils se sont acquise en Europe. - Leur renommée a passé les mers et n'a pu s'étendre dans leur pays.
Vous savez aussi bien que moi ce que c'est que ce peuple ennuyé et ennuyeux, plein de morgue et de hauteur, malgré ses prétentions démocratiques; peuple de républicains, où la moindre différence de fortune établit entre les citoyens des distinctions de classe bien autrement tranchées que dans les pays où règnent encore les castes nobiliaires.
Je n'aurai plus rien à vous dire sur ce peuple quand je vous aurais parlé de ses "philanthropes", qui font mourir de faim tous les ans un certain nombre de personnes, sous prétexe de les nourrir de bouillons faits avec des moules de boutons et autres comestibles également nourrissants.
New York, c'est la civilisation à sa plus haute période, moins les arts, moins ce qui constitue la vie morale d'une nation.
Le pain est extrêmement rare à New York, on le remplace par des pommes de terre appelées "patates" dans le pays. Cette circonstance a donné à une modification dans l'Oraison dominicale, qui se dit dans les églises protestantes de la manière suivante :
- Notre père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel, donnez-nous aujourd'hui nos "patates quotidiennes", etc, etc...
On ne s'est avisé de cette rectification que depuis une dizaine d'années. C'est le "bishop" (évèque protestant) de Charlestown qui en a eu le premier l'idée.
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Rendons cette justice à la bonne foi puritaine des Etats-Unis, qu'ils secondent puissamment les efforts des armateurs en lançant de temps en temps, en Europe, des prospectus destinés à leur amener des Blancs pour défricher leurs terres. Ils se servaient autrefois de Noirs pour cet usage, mais comme ces derniers coûtaient davantage, attendu qu'il fallait les acheter et les nourrir, ils se contentent maintenant de faire la traite des Blancs, qui leur rendent le même service et ne leur coûtent absolument rien. D'ailleurs, la philanthropie réclamait depuis longtemps l'abolition de la traite des Noirs, et les américains des républiques unies sont, avant tout, "philanthropes" !
Pour avoir une idée du paradis, il faut lire les prospectus américains. Ce que veulent ces bons spéculateurs, c'est rendre service à l'humanité. Allez ou n'allez pas aux États-Unis, peu leur importe. C'est inouï, incroyable, merveilleux. On donne la terre pour rien, là-bas; on donne des bestiaux, de l'argent, des instruments de travail, c'est la philanthropie exercée sur la plus vaste échelle. Et quelle terre bénie de Dieu que celle de ces forêts plus ou moins vierges ! Comme tout y pousse en abondance, tout ce qui n'a pas l'habitude d'y pousser : le blé produit du pain tout cuit; le gibier se prend, se plume et s'embroche lui-même; les légumes poussent épluchés; les poissons n'ont pas d'arêtes. Les lions, les tigres, ont des dents de diamant qu'ils se laissent arracher pour avoir le plaisir de les voir toutes montées sur la personne des colons. C'est l'Éden de la Bible, plus la jouissance de l'arbre de la science, moins le serpent. Comment ne pas croire à de telles promesses "imprimées" sur des prospectus ? Ô Gutenberg !...
Ainsi trompées, des familles émigrent, pleines de l'espérance la plus robuste, vers ces fortunés rivages... Hélas, hélas, quelle déception les attend ! Il n'y avait de réel en tout cela que les prospectus...
J'invite fortement les pauvres gens à ne plus croire aux prospectus des bourgeois américains...
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