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Critique de Eve-Yeshe


Bienvenue donc à Levroux, village où Jérôme, ingénieur agronome a décidé un jour de s'installer avec sa femme Marion, ses enfants Solène et Gabin le petit dernier après avoir lâché son travail en ville pour vivre en fonction de leurs aspirations : cultures biologiques, respect de la nature, élevage raisonné de vaches, fabrication de fromages que Marion va vendre au marché.

Bien-sûr, il a fallu s'endetter pour faire des travaux, acheter du matériel et il faut économiser pour joindre les deux bouts au grand dam de Solène qui rêve smartphones, cinéma, sorties avec les copains et refuse de donner un coup de main : « elle n'a pas demandé à venir s'enterrer ici » …

Un jour Marion se blesse méchamment la main avec une machine récalcitrante, plaie de la main, coupure des tendons, chirurgie réparatrice et c'est le repos forcé, alors ils font appel à un woofer, Théo qui veut parcourir le monde, et apprendre une culture raisonnée sinon raisonnable. Et, cela va entraîner des réactions en cascades sur toute la famille.

On plonge dans les théories de Gaspard Steiner, la cité expérimentale d'Auroville au nord de Pondichéry, créée par un architecte français, « où on retrouve des gens venus des quatre coins de la planète » où viennent se mêler la spiritualité ou la religion…

J'ai aimé les colères de Jérôme, son intolérance à la contradiction, son besoin d'être rassuré, la manière bancale dont il gère sa ferme, ses combats avec les « exploitants agricoles, aux bottes de la FNSEA » qui ont réussir à faire rayer de la carte le mot paysan que je trouve tellement plus noble et respectueux de la nature, les champs inondés de pesticides, glyphosate et autres produits fort sympathiques… les positions pessimistes, de Jérôme autant que celles de Théo, les collapsologues etc. etc.

J'ai bien aimé la manière dont l'auteur parle des ados, de la découverte de la sexualité, de leurs angoisses, et la dureté de leurs échanges, qui flirtent parfois avec le harcèlement.

Florent Marchet décrit très bien le cercle vicieux infernal dans lequel certains se sont enfermés, les subventions agricoles qui ne servent finalement qu'à rembourser les crédits qu'on les a poussés à faire, les suicides avec des méthodes imparables.

Par contre, trop de détails, de l'histoire du colibri trop ressassée, aux discussions sans fin et souvent stériles, et l'opposition tranchée entre ceux qui veulent consommer et les autres, les comportements des ados tellement tranchés qu'ils en deviennent caricaturaux, je peux vous assurer qu'on en sort le moral dans les chaussettes.

Je me sens concernée depuis très longtemps par l'avenir de la Planète, ou son absence d'avenir, on ne sait plus trop à quoi s'attendre, mais avec ce roman on a vraiment l'impression que c'est fichu.

Florent Marchet évoque au passage un film que j'ai adoré autrefois « Soleil vert » qu'on revoit trop peu souvent à la télévision : la Terre dans les années 2020 justement qui est complètement brûlée, l'eau devenue rare, la nourriture se limitant à une tablette protéinée, où l'on propose le suicide assisté aux anciens qui ont connu la Terre avant la catastrophe en leur montrant des images d'avant, quand il y avait des fleurs, de la végétation…

Pour un premier roman, c'est intéressant et s'il peut convaincre quelques climatosceptiques, je préfère climato-négationnistes qu'il est encore temps de se bouger, ce sera une réussite…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce roman ainsi que la plume de son auteur, à suivre…

#Lemondeduvivant #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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