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Critique de Parthenia


À l'occasion du 70ème anniversaire de l'armistice de 1945, les sorties littéraires mettent l'accent sur cette époque sombre de notre histoire. Si les ouvrages pullulent sur la 2ème guerre mondiale, que ce soit sous forme d'essais ou de romans, finalement peu de témoignages portent sur les maquis et leur vie quotidienne. Comme souligné en avant-propos, la plupart des résistants au lendemain de la Libération retournèrent à leur vie civile, discrètement, sans demander de reconnaissance ni de titres ou d'honneurs... Ce livre et l'occasion de rendre hommage à leurs sacrifices en retraçant l'histoire d'un maquis isérois, dans une région emblématique de la Résistance....

Jacques Maréchaux a 16 ans au début de la guerre. Un an plus tard, la défaite de la France le marque, et il se sent profondément révolté par l'occupation du pays par les troupes allemandes et le pillage en règle de ses ressources. Il ne pourra satisfaire son désir d'engagement qu'à 20 ans, en abandonnant ses études d'ingénieur pour rejoindre un maquis isérois où il retrouve son cousin Jean (d'où son pseudonyme de résistant !^^)...

Avec Jacques, nous entrons dans le quotidien des maquisards, tous très jeunes, partons à la rencontre de leur charismatique chef, à peine plus âgé qu'eux, mais dont la compétence suscite chez eux une indéfectible loyauté. Et pourtant Stéphane ne les ménage guère, les soumettant à un entraînement éprouvant, à une vigilance de tous les instants, au sein d'une nature parfois hostile (l'hiver est particulièrement rude !) mais grandiose. Nous sommes touchés des risques que prend la population pour les héberger et les ravitailler, par la solidarité qui lie les maquisards entre eux, par la mort qui en fauche certains.

Le livre fourmille de détails très intéressants sur le fonctionnement de leur compagnie, sur le contexte de l'époque...
Nous apprenons la présence de déserteurs allemands parmi leur troupe, le surnom de "double vache" donné aux gendarmes allemands à cause de la plaque métallique qu'ils portent autour du cou et qui affiche les lettres "WH", l'existence de groupes de voyous battant la campagne, pillant les fermes et torturant les gens en se faisant passer pour la Résistance (il s'avère que ce groupe est commandé par une fille !)...

Nous ressentons également le désarroi de ces maquisards face à la tournure que prend la Libération (la tonte des femmes ayant fauté avec l'ennemi, l'absurdité arrogante de certains officiers quand Stéphane est arrêté au lendemain de la libération de Grenoble parce qu'il a refusé de saluer un militaire !)...

Jacques ne nous cache rien de leurs actions... les plus dangereuses, comme celles moins avouables d'un autre groupe qui ne possède pas leur sens de l'honneur !

C'était passionnant de suivre le quotidien, souvent rude, de ces garçons, les conséquences de leur engagement (Jacques porte une grenade sur lui pour se supprimer en cas de capture par l'ennemi), le fonctionnement de leur compagnie, leur courage, leur refus d'abdiquer, leur tristesse suite à la mort de leurs camarades, leur sacrifice... Mais il y a également des épisodes plus insouciants qui nous rappellent l'extrême jeunesse de ces maquisards et leur joie de vivre !

Je remercie Babelio et PUG pour cette lecture très intéressante !
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