L’odeur légère de son parfum m’enveloppe et m’enivre. Mon cerveau ne fonctionne plus correctement. Je sens un combat intérieur qui d’un côté me pousse à laisser libre cours aux papillons qui me parcourent le corps, et d’un autre côté un warning retentit m’indiquant très nettement que je dépasse largement la zone rouge.
La charmer n’a pas été un problème pour moi. C’est même toute l’histoire de ma vie, le charme. Ce qui est nouveau, c’est que depuis quelques mois, avec les suspicions multiples de Rose, je ne me sens plus aussi libre d’user de mes atouts physiques. Jusqu’à présent, elle ne se doutait de rien. Mon sourire enjôleur et mes flatteries ont souvent permis de bonnes primes et cela nous a souvent permis de mettre du beurre dans les épinards.
Elle a l’air vraiment amochée par la vie quand même ! Je n’aime pas voir les gens si peu sûrs d’eux-mêmes. Chacun a sa valeur, pourquoi se dénigrer soi-même alors que tant de gens autour de nous s’en donnent déjà à cœur joie ?
Si tu veux que les gens arrêtent de parler sur toi, tu dois les affronter. Ça durera dix minutes et ils passeront à autre chose, tu verras. Tu dois faire ce que tu veux et ne pas faire en fonction des autres.
S’éclater, c’est bien, mais bon, il y a un temps pour tout. Et puis, on peut très bien s’éclater autrement qu’avec un verre, dans un bar ou devant un concert. Les verres entre amis, je connais, mais c’est plutôt mondain. Un verre ou deux en faisant manger les enfants, puis une fois le devoir accompli et les gosses couchés, j’accepte volontiers d’en reprendre un dernier, mais ça, les petits ne le voient pas, et c’est le principal.
« L’amour, c’est une série de concessions ».
On voudrait être partout sauf dans sa propre peau, changer de vie, de nom, de passé. Et c’est là que l’on perd pied avec la réalité, que toute joie vous abandonne. Et le seul être qui peut vous consoler est celui qui vous a fait mal. On veut qu’il efface ce qu’il a commis, mais quoi qu’il fasse, on n’arrive pas à oublier.
On se sent coupable. Si l’homme va voir ailleurs, c’est parce qu’on n’a pas su le retenir, on n’est pas assez bien, trop grosse, inintéressante, nulle. Toute confiance en soi nous abandonne. L’autre devient celui qui nous sauvera à coup sûr, celui à qui on veut démontrer qu’on n’est pas si misérable que ça.