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Critique de tolstoievski


Ça n'est sûrement pas la plus brillante pièce de Pierre de Marivaux, ni la plus drôle, ni la plus fine, ni la plus profonde, ni quoi que ce soit de superlatif, mais comme à peu près toutes les autres que j'ai pu lire de lui jusqu'à présent, c'est selon moi une pièce plaisante.

Car l'auteur a l'art de manier le verbe d'une façon magistrale : moins caustique qu'un Voltaire ou qu'un Beaumarchais mais d'une élégance que seul, peut-être, un Bossuet surpasse, et encore, sans le petit éclair de malice que l'on sent poindre, çà et là, le petit bout de croquant sous la dent, et qui, pour moi, est un ravissement d'écriture.

Une fois encore, dans le Préjugé vaincu, il est question d'amour, d'apparences et de faux semblants, d'orgueil, d'un rien de roublardise et pourvu que tout se termine bien à la fin. Rien que du très classique dans la production de l'auteur, aucun ébranlement à en attendre donc.

Laissez-moi toutefois signaler, pour cette pièce en date de 1746, un petit détail qui n'a peut-être l'air de rien, mais qui, à ma connaissance, n'était pas si fréquent. Peut-être même était-ce l'une des toutes premières fois qu'il s'épanouissait de la sorte.

J'évoque le " mal parler ", la faute de langue, le patois rendu à l'écrit. C'est ici le cas de la servante d'Angélique, nommé Lisette, qui y va gaiement question torsion de langage. Ça paraît presque évident de nos jours, mais cela me semblait fort rare pour l'époque de faire mal parler ses personnages.

De quoi est-il question dans cette petite comédie en un acte ? Angélique est la fille d'un marquis, lequel marquis apprécie énormément Dorante, un jeune homme charmant, bien pourvu, bien élevé, bref, désirable.

Pour ne rien gâter, il s'est entiché d'Angélique, laquelle ne le hait point également, mais, sans rien montrer, bien entendu. Elle se targue d'ailleurs de refuser tout prétendant. C'est ce qu'elle dit, qu'elle claironne et serine à sa servante, la déjà nommé Lisette.

Quant à cette Lisette, Lépine, le servant de Dorante, en ferait bien son épouse, s'il arrive à lui passer ses défauts langagiers... Bon, tout cela est fait pour s'entendre mais c'est sans compter sur le démon de l'orgueil, etc. Vous désirez en savoir davantage ? Eh bien, à vous de jouer ! Certes, on ne sait pas toujours ce qu'un mari vaut, mais Marivaux, lui, est une valeur sûre.
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