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Critique de Christels


Le déclin du rêve américain

Au cours d'une nuit de l'été 2013, quatre trentenaires sont de retour dans la petite ville de l'Amérique profonde où ils ont passé leurs années de lycée. Chacun d'eux est revenu pour une raison différente, mais ils vont tous les quatre raviver les traumatismes qui avaient pris racine dans leur jeunesse.

Le roman s'ouvre sur l'hommage bradé que cette ville (New Canaan - Ohio) rend à l'un de ses enfants «mort pour la patrie» en Irak.
Le cercueil est vide. Loué au complexe commercial du coin, rose platine, il est masqué par le drapeau américain (qui s'envolera au cours de la cérémonie).
Le ton est donné.

Suivent quatre parties, chacune reprenant les souvenirs et le parcours de l'un des camarades de lycée du soldat décédé.

La construction est très ingénieuse. Chaque partie trouve un écho dans les trois autres jusqu'à ce que tous les éléments s'imbriquent pour dévoiler la violence et la noirceur d'une jeunesse instable, en perte de valeurs. Les révélations sont finement amenées et, de la première à la dernière partie, le récit gagne progressivement en intensité jusqu'à un dénouement dramatique.

Les attentats du 11 septembre, les guerres menées par les Etats-Unis en Afghanistan puis en Irak, tout comme la récession économique, font peser l'incertitude sur l'avenir des jeunes gens qui s'apprêtent à entamer des études ou à entrer dans la vie active.
Désabusés, sans grandes espérances, ils se sentent coincés et se débattent en vase clos dans une agglomération sans grand intérêt qu'ils rendent responsable de leur mal être.
Les rivalités amoureuses et les querelles politiques les opposent les uns aux autres. Ils usent d'alcool, de sexe, de drogue et de cruauté pour tromper leur ennui. Les amitiés qu'ils entretiennent sont entachées de mensonges.

Le constat présenté par Stephen Markley dans ce roman très bien bâti semble d'autant plus sombre qu'il ne laisse place à aucune alternative.
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