AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de guillaumelebiblio


Un lycée aux États-unis. Des coups de feu.
Wayne Chambers, adjoint au shérif, responsable de la sécurité de l'établissement scolaire, se précipite devant le bâtiment d'où proviennent les tirs mais impossible d'entrer. Il reste paralysé, tétanisé. Quand la fusillade prend fin, c'est 14 lycéens dont le tueur qu'on retrouvera morts et déjà journalistes, chaînes d'infos et réseaux sociaux s'emballent. Chacun à sa propre idée, chacun surenchère sur ce que pense l'autre. Alors quand paraît dans les médias une vidéo de Wayne pétrifié devant le bâtiment où se déroulait la tuerie, pour ces anonymes, pseudo-justiciers, il est le coupable idéal pour déverser leur haine.
En se servant d'un sujet malheureusement récurrent aux États-unis, les tueries de masse, Boris Marme décrypte à la loupe, sans concession et de façon magistrale, les dérives de notre société actuelle à l'heure de l'information immédiate et des réseaux sociaux où caché derrière un écran chacun se permet de dire ce qu'il pense. Car aujourd'hui tout va très vite et entre journalistes à l'affût du scoop et l'anonyme voyeur qui a son avis sur tout sans avoir tous les éléments à sa connaissance, la raison n'existe plus, la réflexion ne se fait plus, et chacun devient le juge d'un tribunal (im)populaire en oubliant les conséquences de ses dires. Comme le résume très bien l'auteur dans son livre : "je dis ce que je pense sans penser à ce que je dis."
Ce livre m'a fait passer par différentes émotions, de la révolte à l'incompréhension, de la tristesse à la colère en passant par le dégoût. Car Boris Marme m'a troublé, m'a fait réfléchir à nos actes numériques dans une société où l'individualisme prime et donc si quelqu'un pensent différemment, c'est forcément lui qui à tort.
Un premier roman brûlant d'actualité, miroir de notre société ne vivant que dans son immédiateté. A lire pour comprendre que tout ce qu'on laisse dans notre monde 2.0 peut avoir des conséquences irrémédiables.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}