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Critique de Ziliz


Ziliz
29 décembre 2013
À vingt-sept ans, le chanteur Tazane est au faîte de sa gloire. Des foules en délire se pressent à ses concerts. Victime de ce succès et de la médiatisation, le jeune artiste disjoncte, devient incontrôlable, méprise son public autant qu'il se hait lui-même - qu'est-ce qu'ils lui trouvent, qu'est-ce qu'ils lui veulent, ces abrutis de moutons ?
Si 'le bleu est une couleur chaude' pour Julie Maroh (fastoche), le rouge représente ici la haine, la rage et la violence contre soi-même et les autres. le rouge, c'est le sang de la passion et du désespoir qui bouillonnent dans les veines, la peur de la dégringolade vers la folie, le sang qui coule quand on se bat, s'injecte de l'héroïne ou s'auto-mutile.

Sujet passionnant : un dieu (charisme, pouvoir) et ses adorateurs (fascination, identification). Plus précisément, ici, les relations entre une vedette et son public. Quid des sentiments d'une star à l'égard de ceux qui l'admirent ou tout simplement apprécient son travail, son personnage ? Certaine fierté d'être enfin reconnu, qui fait place au sentiment de ne pas mériter ça, et au mépris pour la foule "qui ne comprend rien".

Le choix de cet âge par l'auteur n'est certainement pas anodin : quelques artistes sont décédés à vingt-sept ans, rejoignant ce tristement célèbre 'Club des 27' (Jimy Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse...).

La courte postface de l'auteur est particulièrement intéressante, elle propose quelques explications - mythologiques, psychanalytiques (cela va de pair), sociologiques - à ce phénomène.

J'ai préféré le précédent album de cette auteur, plus intense et plus émouvant, mais j'ai finalement apprécié cet ouvrage sombre à la deuxième lecture. le propos et le ton m'évoquent le très bon film Backstage.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18398921&cfilm=40772.html
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