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EAN : 9782344058046
176 pages
Glénat (17/05/2023)
4.19/5   2000 notes
Résumé :
Mon ange de bleu
Bleu du ciel
Bleu des rivières
Source de vie

La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et lui permettra d'affronter le regard des autres. Un récit tendre et sensible.
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4,19

sur 2000 notes
♫Une femme avec une femme
L'une d'elles dit que c'est mal agir
Et l'autre dit qu'il vaut mieux laisser dire
Ce qu'ils en pensent ou disent ne pourrait rien y faire
Qui arrête les colombes en plein vol
A deux, au ras du sol
Une femme avec une femme♫
MECANO - 1990

Contre ta nature ! Mâle ou femelle ?
Tu regardes ton nombril, te retournes la cervelle !
C'est le bleu qui t'interpelle, le doute t'assaille
Mécano...., un groupe en "bleu" de travail !

L'amour ne répond pas à la morale qu'on t'a apprise,
Dans le square les fleurs poétisent
parler te semble ridicule
tu t'élances et puis, tu recules
questions existentielles, les soucis , tes ennuis
manifestation citoyenne, petit vomi....et peut-être l'harmonie...
tu aimes les silences immobiles
alors pas de phrase inutile?
si tu n'avais pas vu cette blonde bleue aux yeux clairs
tu n'aurais jamais cru fuir les morales absurdes de ton père...
Tiens il bruine! dans le square les arbres sont couchés,
Enfin tu te sens gouine, sauvée d'un monde établi sur des préjugés...

Les sentiments pour arguments
Passionnément, paisiblement,
amour éternel, la vie d'Adèle
mélange de feu et de soleil
Source de vie, le Bleu du ciel ,
5 * Roman graphique qui vous réveille .










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Mourir d'aimer. Une femme avec une femme. Les histoires d'amour finissent mal en général. Les mots bleus.
Quelle belle et triste histoire nous donne Julie Maroh avec textes et dessins en tout point magnifique. Un hymne à la tolérance, à l'amour celui avec un grand A, à la différence. La découverte de sa sexualité, son déni puis son acceptation sans tabou par une adolescente à la sensibilité si fragile, le regard des autres (réconfortant ou cruel). Tout cela Julie Maroh le décline avec force, sensualité, retenue, délicatesse. Une flèche en plein coeur, grand merci à vous Julie.
Je lui dirais les mots bleus ceux qu'on dit avec les yeux …
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Oui, le bleu est une couleur ultra chaude. Et de la chaleur, ce roman graphique en fournit énormément, mais de la bonne chaleur, de la chaleur humaine, tendre à souhait. Hymne à l'amour ou ode à la tolérance, Julia Maroh vise en tout cas la reconnaissance de l'altérité, pour une humanité plus riche.

Il est certain que cet ouvrage bénéficie de la reconnaissance accordé à son adaptation cinématographique (La vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, Palme d'Or à Cannes 2013). Je l'avoue tout de suite, je ne suis peut-être pas de la meilleure génération pour vanter cette histoire ; en effet, la découverte d'une sexualité, déviante aux yeux de certains, me semble parfois aller de soi de nos jours, et c'est sûrement une erreur, car il existe encore tant d'homophobes, il suffit de voir encore les manifestations anti-« mariage pour tous » qui, souvent au nom d'une « religion de l'Amour », prône un déni d'égalité.
Ici justement, à travers l'histoire de cette adolescente qui découvre que le bleu se révèle une couleur sacrément chaude, Julie Maroh, qui officie à la fois au dessin et au scénario, cherche avant tout à banaliser l'homosexualité. Il faut bien, ou « il faudra bien » pour ceux qui ont vraiment du mal, se rendre compte que l'hétéronormalité n'est qu'une construction de notre société, fortement influencée par notre passif catholique. Il ne tient qu'à nous de considérer la normalité autrement. Ce conflit intérieur est parfaitement mis en scène dans la petite tête de Clémentine qui veut être normale aux yeux de ses amis, de sa famille, mais veut également être avec Emma qui l'intrigue tant. Je ne vais pas dévoiler quoi que ce soit de l'intrigue, même ce qui concerne ce qu'on apprend dès la première page, car ce récit est véritablement initiatique et doit se lire en se plongeant tout entier dans l'esprit de Clémentine.
Être seul face au collectif, tel est le sujet ici ; être la marge face à la masse. Mais attention, l'histoire pourrait être tout aussi bien celle d'un hétérosexuel dans un monde homosexuel, ou bien celle d'un hindouiste dans un monde bouddhiste, voire celle d'un géant dans un monde de nains, ou tout simplement celle d'un blond dans un monde de bruns. Julia Maroh interroge ainsi notre réaction face aux regards extérieurs, parfois compatissants, plus souvent repoussants, mais en tout cas toujours révélateurs.
Je ne suis pas fan de ce qui suscite le fait de raconter cette histoire (la destinée de Clémentine dévoilée dès le départ) et quelques coquilles, d'orthographe comme de lettrage, heureusement légères, sont quand même dommageables. Heureusement, le fond est tellement puisant et prégnant que l'on passe facilement sur ces détails.

Alors, oui, le Bleu est une couleur chaude et reçoit en 2013 (trois ans après la première publication) un retentissement mérité, car c'est un roman graphique honnête, vrai et point du tout tapageur, au contraire, puisqu'il cherche à banaliser ce qui devrait déjà être banal.

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«Bleu encre, bleu azur, bleu marine, bleu klein, bleu cyan, bleu outremer, le bleu est une couleur chaude

Mais la vie, parfois, est un gros hématome. Comment vivre pleinement une histoire d'amour quand tout fait entrave sur le chemin de la vie, les amis, l'entourage, la société et même sa propre famille ? Et bien je vous le dis sincèrement, c'est une histoire qui est vouée à l'échec. Pourquoi ? Parce que les gens qui ne rentrent pas dans le moule n'ont pas droit au bonheur, ainsi va la société et la société, c'est NOUS !

A 16 ans, l'âge des révélations et des métamorphoses, du complexe du homard, il est extrêmement difficile d'aimer, de s'aimer, de voir son corps changer. Tout n'est qu'effervescence et c'est dans cette vulnérabilité que Clémentine se rend compte de sa différence. Clémentine n'est pas attirée par les garçons et refoule l'attirance qu'elle a pour Emma, Emma et ses cheveux si bleus. Pourtant, elle devra se rendre à l'évidence et accepter son homosexualité, envers et contre tous. Rien ne sera plus comme avant, son chemin sera semé d'embuches, de doute et elle devra se battre pour vivre et survivre.

C'est au prix d'une très grande souffrance que Clémentine vit cette mise à l'écart. Elle défiera les préjugés, le regard des autres, le mépris, les sarcasmes, le rejet de ses parents. Pour vivre heureux vivons cachés, mais combien de temps ? Aura-t-elle ce temps nécessaire afin d'être heureuse et de faire accepter sa différence ? Tout au long de ce récit, intense et débordant de vérité, nous vivons le combat de cette jeune fille fragilisée par l'incompréhension de son entourage. Clémentine nous peint son quotidien dans une société qui accorde peu de place à la différence, les homos, les gros, les maigres, les vieux, les laids, en revanche pour les cons…

Ce « one shot » est sublime par son écriture, son esthétisme, et son graphisme. Les personnages sont expressifs et émouvants. Les quelques scènes d'amour sont touchantes et d'une extrême douceur. Des nuances de gris dominent, parsemées de-ci de-là par un dégradé de bleu qui saisit l'instant. Cette première oeuvre réussie de Julie Maroh aborde avec pudeur et sensibilité l'homosexualité féminine. Elle met un grand coup de pied dans la fourmilière et dénonce sans tabou et faux semblant les méprises et les injustices envers la différence. Certaines répliques de cet album choquent et scandalisent :
« C'est des vrais pervers, des malades…. une grosse gouine…tu aimes faire des trucs dégueu'…ça me donne envie de gerber […] »

Notre société puritaine nous inculque des valeurs et des clichés prédéfinis dès notre enfance : Il était une fois une Barbie hétéro, belle, mince, (désolée les grosses ça marche pas) tantôt infirmière, tantôt baby doll. Elle aimait Ken, grand, fort, bronzé avec de vraies tablettes de chocolat (hé oh, j'ai payé, je veux « the must » pour mon image). Ils jouaient tous deux au Monopoly pour devenir très riche, (et ouais si tu es pauvre ça marche pas non plus), alors si toi tu es homo, grosse, laide «you lose» direction la prison sans passer par la case départ, ben quoi c'est un jeu de société.

Et si dans la caisse de la communauté je tirai la carte de LA TOLERANCE et dans le paquet de la chance celle de l'AMOUR ? Il est pourtant si facile d'inculquer de vraies valeurs !

« Il n'y a que l'amour pour sauver ce monde. Pourquoi j'aurais honte d'aimer ? »

Clémentine nous dit ses maux bleus, ses maux qu'elle dit avec les yeux, des maux qui ne vous laisseront pas de glace.

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Dès la première page, on sait que Clémentine est morte. Dans la lettre posthume qu'elle adresse à Emma, son unique amour, elle lui confie ses journaux intimes et lui réaffirme sa fidélité, même outre-tombe. Dans les carnets secrets de Clémentine, Emma redécouvre la jeune adolescence qui était si mal à l'aise avec sa sensualité naissante. « Les questions des ados sont banales aux yeux des autres. Mais quand on se sent seule à pieds joints dedans, comment savoir sur lequel danser. » (p. 13) Clémentine souffrait en silence de son attirance pour cette fille aux cheveux bleus croisée un jour dans la rue. Cette fille, c'était Emma et il faudra longtemps aux deux jeunes filles pour construire une relation.

Emma est déjà étudiante alors que Clémentine est encore une lycéenne qui potasse son bac en essayant de ne pas se faire remarquer. Emma est déjà une lesbienne affirmée et elle est en couple avec Sabine, une artiste très engagée dans la cause gay. Clémentine ne fait que vivre ses premiers émois amoureux, avec un garçon en plus. Il lui est très douloureux d'accepter sa probable homosexualité et ses désirs dans tout ce qu'ils ont d'effrayant quand on vient d'un monde où les choses sont cadrées et figées. « Je suis une fille et une fille, ça sort avec des garçons. » (p. 20)

Heureusement, il y a Valentin, le seul ami qui ne repousse pas Clem quand elle s'ouvre à lui. « Clem, ce qui est horrible, c'est que des gens s'entretuent pour du pétrole ou commettent des génocides, et non pas de vouloir donner de l'amour à une personne. Et ce qui est horrible, c'est qu'on t'apprenne que c'est mal de tomber amoureuse d'elle juste parce qu'elle est du même sexe que toi. » (p. 85) Finalement, Clémentine apprend qu'on a les préjugés qu'on accepte que les autres nous lancent au visage et qu'il faut prendre garde à ne pas faire de soi-même une caricature. « Mais c'est quoi ce cliché ? La lesbienne qui joue au baby-foot avec ses potes mecs… Et puis merde, je m'amuse. Je suis bien. » (p. 119)

Évacuons sans attendre le seul bémol de ce roman graphique. Je déplore plusieurs fautes d'orthographe vraiment grossières dans ce très bel ouvrage : je préfère croire qu'elles ont été placées à dessein pour rendre crédible le journal adolescent d'une jeune fille bouleversée qui écrit au fil de la plume, en connexion directe avec ses émotions. Tout en dégradés de gris et de blanc, l'image est douce et se prête à l'évocation des souvenirs. Et les fulgurances de bleu qui traversent la page illuminent l'histoire. Oui, le bleu est une couleur chaude parce qu'ici, son pouvoir n'est pas chromatique, il est érotique, et si le dessin est explicite, il n'est jamais vulgaire ou voyeur.

Je ne sais pas pourquoi les amours homosexuelles m'émeuvent autant. Peut-être parce qu'elles demandent un supplément de force pour exister. Mais finalement, ce qui compte, ce n'est pas le sexe de la personne qu'on aime (ni son âge, sa religion, son passé, etc.), mais bien l'amour qu'on lui porte et ce qu'on est prêt à affronter pour vivre pleinement cet amour. Un immense bravo à Julie Maroh pour cette histoire si belle et si sensible. Il me tarde de découvrir le film adapté de ce roman graphique, La vie d'Adèle. Et je ne peux m'empêcher de penser au roman graphique Triangle rose de Michel Duffranne qui raconte le sort des homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale : quand on voit les haines que soulèvent encore les revendications gays, je me dis qu'on est bien loin d'avoir tiré toutes les leçons du passé.
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critiques presse (2)
Actualitte
07 octobre 2013
Dans la grande tradition du romantisme, Julie Maroh dépeint avec une extrême délicatesse et par touches successives l'amour qui unit deux êtres, plus exactement qui s'impose à eux, les bouscule, les réunit, les sépare, les réunit à nouveau pour s'inscrire dans une forme d'éternité que symbolise la dernière image du livre, la mer et, au-delà, l'horizon.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Une histoire d'amour magnifique, qui fait fi des différences, et qui nous exprime a quel point l'important est d'aimer malgré les difficultés et d'être heureux avant tout. Des sentiments à l'état brut, un titre imprégnant pour une relation profonde et authentique.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Citations et extraits (183) Voir plus Ajouter une citation
Emma... tu m'avais demandé si je croyais que l'amour éternel existe. L'amour est quelque chose de trop abstrait et d'indiscernable. Il est dépendant de nous, perçu et vécu par nous. Si nous n'existions pas, il n'existerait pas. Et nous sommes tellement changeants... Alors l'amour ne peut que l'être aussi.
L'amour s'enflamme, trépasse, se brise, nous brise, se ranime... : nous ranime. L'amour n'est peut-être pas éternel mais nous, il nous rend éternels...
Par-delà notre mort, l'amour que nous avons éveillé continue d'accomplir son chemin.
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L'amour est quelque chose de trop abstrait et d'indiscernable. Il est dépendant de nous, perçu et vécu par nous. Si nous n'existions pas, il n'existerait pas. Et nous sommes tellement changeants... Alors l'amour ne peut que l'être aussi.
L'amour s'enflamme, trépasse, se brise, nous brise, se ranime... : nous ranime. L'amour n'est peut-être pas éternel mais nous, il nous rend éternels...
Par-delà notre mort, l'amour que nous avons éveillé continue d'accomplir son chemin.
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- ... et c'est peu à peu que j'ai compris que nos façons d'aimer étaient multiples. On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux et notre conception du bonheur s'impose à nous-même selon notre vécu.
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Pourquoi elle ne rappelle pas ? Je suis incapable d’envisager de sortir de peur qu’elle n’appelle pendant que je suis sortie.
Pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Pourquoi je n’arrive pas à rire depuis une semaine et que mon estomac se noue dès que le téléphone sonne ?
Pourquoi je pense autant à elle ?

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Et c’est là que quelque chose s’est mis à grandir : l’envie d’elle. Envie d’être dans ses bras, de la caresser, l’embrasser, qu’elle le veuille aussi, qu’elle me veuille. Maintenant… Nous sommes très proches. Je sens l’ambiguïté parfois pesante… et j’attends… retenant mon souffle, suspendue au sien. Puis l’instant d’après, la honte me gagne, je me hais et m’étouffe dans cette boule de feu qui ne demande qu’à sortir de mon ventre.
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Dans le 153e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L'été des charognes, L'été des charognes, roman de Simon Johannin qu'adapte Sylvain Bordesoules et qui est édité chez Gallimard. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Les jeux vidéo et nos enfants que l'on doit à Cookie Kalkair et aux éditions Steinkis - La sortie de l'album La petite lumière, roman d'Antonio Moresco qu'adapte Grégory Panaccione, un album édité chez Delcourt dans la collection Mirages - La sortie de L'héritage Wagner que l'on doit au scénario de Stephen Desberg, au dessin d'Émilio Van der Zuiden et c'est édité chez Grand angle - La sortie de l'album La fabrique des français que l'on doit au scénario conjoint de Françoise Davisse et Carl Aderhold, au dessin de Sébastien Vassant et c'est édité chez Futuropolis - La sortie de l'album La vengeance de Zaroff, titre que l'on doit au scénario de Sylvain Runberg, au dessin de François Miville-Deschênes et c'est édité chez Le lombard dans la collection Signé - La réédition de l'album Le bleu est une couleur chaude de Jul Maroh, un album édité chez Glénat
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Le bleu est une couleur chaude (niveau vraiment trop super fastoche..)

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