AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dido600


La vie sexuelle d'un islamiste à Paris, Leila merouane se met dans la peau d'un homme, un Maghrébin jusque-là engoncé dans la religion, qui confesse ses complexes et ses fantasmes à l'égard des femmes occidentales pour lesquelles il cultive le complexe fanonien (France Fanon) de "peau noire et masque blanc". Écrit à la première personne, ce roman au un titre subversif, sciemment provocateur, dévoile, loin des clichés, un personnage aux complexes multiples, qui n'est ni un terroriste, ni un islamiste dans son acception politique. C'est au contraire un roman très sensuel, poétique et, par certains côtés, ironique à l'endroit du triptyque sexe, religion et identité, si manifeste dans le substrat mental du monde arabe en général et maghrébin en particulier. Dans ce roman, plus que dans les précédents, Leïla Merouane se livre à une autopsie implacable de l'univers asphyxié de l'homme arabe et maghrébin ligoté par la religion, enfermé dans une sorte de schizophrénie dont il ne peut se libérer, sinon par une sorte de guerre ethnique livrée contre soi-même et qui le mènera à la déraison. Leïla Merouane le libère-t-elle, le force-t-elle à se "démasquer", à "ramoner sa cheminée" noire de suie, en sondant son intériorité ravagée par un "je" confessionnel ?
Ecrit à rebours des poncifs d'une littérature friande d'Arabes terroristes et de musulmans kamikazes, donnés à lire dans un émotionnel exotique qui les absous de leur crimes dans une forme romanesque de condescendance puérile, La vie sexuelle d'un islamiste à Paris se veut une critique sans complaisance de la politique d'intégration de de l'hexagone. Son écriture, au regard froid, est proche du mouvement formel des écrivains nord américains ; des romans proches de la complexité du Réel
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}