Le bouddhisme s'est mis au service de la pensée dominante, celle du néolibéralisme.
Actuellement encore, une frange de la communauté scientifique internationale se sent interpellée par les questions soulevées par le bouddhisme. L'implication des neuroscientifiques dans les recherches concernant l'impact de la méditation sur le cerveau et les différents états de la conscience prend ses racines dans le climat rationaliste initié par les Lumières.
L'incidence politique de ce renversement de paradigme est encore plus pernicieuse, car s'il est de notre devoir d'être heureux "au préalable", les politiciens ne sont plus tenus de réduire les inégalités, la pauvreté, le chômage.
Critiquer la vague de "positivité à tout prix" n'est pas faire preuve de pessimisme, comme d'aucuns le supposeraient, mais c'est garder la tête sur les épaules à une époque où les discours de compassion, de bienveillance et de communautarisation dissimulent adroitement une foule de réalités discriminatoires qui sont tout sauf de la "discrimination positive".
Alors qu'on aurait pu attendre du néobouddhisme et du mouvement de la pleine conscience qu'ils nous mènent vers plus de lucidité, ils se sont faits complices d'un système économique particulièrement pervers, néfaste pour les êtres humains et destructeur de la planète.