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Critique de melina1965


Un grand cri de souffrance.

Une jeune fille doit se marier avec un homme choisi par ses parents. Pendant les préparatifs de la nuit de noce, la chambre doit être d'un blanc immaculé alors que « [l]es vieilles femmes sont dans la cour depuis un moment maintenant à attendre le sang de la fiancée pour chahuter les cris d'honneur des entrecuisses purs. ». Mais, les soeurs de la mariée retrouvent sur les murs des écrits couleur sang. C'est le cri d'une femme abusée face au silence de sa mère et aux crimes de son père.

De son théâtre, l'auteur dit qu'il constitue un retour vers l'« oraliture », un mélange d'oralité et de littérature dans lequel se rencontrent images traditionnelles et modernité. Cette pièce est bel et bien portée par une appropriation toute particulière de la langue qui exprime magnifiquement la violence d'un cri que les uns ont voulu étouffer et que les autres n'ont pas entendu. Ainsi, sa soeur Zaïna lit sur le mur : « Si maman ne veut pas le dire le matin des noces, si maman ne veut pas dire que je n'ai plus le sang de mon entrecuisse, si maman ne veut pas dire que papa a cassé la membrane de mon vagin, si maman ne veut pas dire que papa m'a saignée, je me donnerai ce matin le baiser des ciseaux qui plongent dans la gorge. »

Un texte dur qui aborde des thèmes difficiles et dont le préfacier, Olivier Celik, dit : « Ce texte-là est violent, bien sûr. Il parle d'inceste et il est écrit avec du sang, celui d'une jeune fille, dont la cicatrice ne se referme pas. » Pourtant, le lecteur est emporté comme dans un tourbillon et ne peut se détacher du livre.


Ecouter / Voir un extrait de la pièce…
Lien : http://www.youtube.com/watch..
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