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Critique de GaletteSaucisse


Aujourd'hui, avec mon ami Caillou, on se dit qu'on va traîner à la librairie. Lui parce qu'il a une heure à tuer, et moi parce que j'ai promis à Gunes, le Kurde de ma connaissance, d'enrichir sa culture littéraire française.

le libraire, qui maintenant me connaît, m'accueille littéralement à bras ouverts :
- Galette, j'ai pensé à vous ce matin ! On a eu un nouvel arrivage !

Caillou soupire.
- Bon, bah je monte à l'étage plonger dans la sous-culture des mangas, je vous laisse à vos discussions d'intello.

Le libraire, que Monsieur Chabance mon prof communiste définissait ainsi : « le père La Binocle, ça fait trente ans que je le connais, et trente ans qu'il a quatre-vingt-dix ans », le libraire, donc, me tend un livre.
- Vous aimez Brassens, je crois ?
- C'est ce qui se murmure.
- Vous aimez les histoires d'amour ?
- Quand elles finissent mal. Elles sont le plus fidèle à la réalité.
- Je pense que ça devrait vous plaire.

C'est une jolie couverture, sobre, orange comme les châles de ma cousine zadiste, avec un joli dessin d'un gus que tu devines comme étant Brassens, avec sa jolie pipe dont la jolie fumée forme un joli coeur.

Ça en serait presque mignon, dis donc.

- M'enfin, 17 € pour ça, j'ai pas tellement les moyens, moi.
- Je vous fais une ristourne, parce qu'il est entre de bonnes mains.

Je prends donc la bête, et en rentrant, je le range machinalement entre un Daphné du Maurier et un René Fallet.

Et je l'oublie, pendant une bonne dizaine de jours.

Jusqu'à ce que je me souvienne de son existence, mardi soir, alors que je recherche une bonne lecture pour occuper mon insomnie.

Soit c'est Blake et Mortimer, soit c'est Brassens.

J'ai choisi Brassens.

Et en fait, comment est-ce ?

Bonne question. Je suis mitigée.

En général, les rares bouquins que j'ai pu lire sur Brassens m'ont laissée sur ma faim.

Auteur pas très bon et enfonceur de portes ouvertes, en général. Mais là, c'est différent.

En fait, l'auteuresse (je dirai pas autrice, hé hé) a pour ambition de retracer les dernières semaines du poète, entrecoupées de son histoire d'amour avec la fameuse Jeanne, et la fameuse Püpchen.

C'est assez émouvant, dans un sens, parce que lire la mort d'un gugusse que t'aime bien, ça te met toujours la larme à l'oeil.

Ce qui fut le cas pour moi.

Oui, oui, j'ai versé ma larmichette. Mais ce doit être mon allergie à la poussière, hein.

J'ai appris deux-trois trucs que j'aurais pas forcément eu envie de savoir. Comme le fait que Brassens avait eu une liaison avec Patachou.

Ouais, j'ignorais ça. Je suis pure, je sais.

Mais j'ai quand même du mal avec la biographie qui se veut vaguement roman.

C'est con, je sais, mais l'image de « Georges » (ce n'est pas une familiarité de ma part, hein, je ne me permettrais pas, avec lui...), l'image de Georges, donc, caressant la cuisse de Püpchen en tirant sur sa pipe, je ne sais pas, ça me met un brin mal à l'aise.

On va encore crier que je suis collet monté.

Ah, mes amis, si vous saviez...

En tous cas, ce livre ni mauvais, ni excellent. D'où mon syndrome de la page blanche. Mauvais, non, il se lit vite et bien. Mais je doute qu'il reste dans mes mémoires bien longtemps.

Contrairement à l'intéressé. Ça va de soi.
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