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Critique de LaGeekosophe


Comme beaucoup, je connais surtout l'oeuvre de George R.R. Martin à travers le trône de fer. Mais je savais qu'il était d'abord un autour de science-fiction. Je suis donc ravie d'avoir pu découvrir Haviland Tuf, un livre qui regroupe plusieurs histoires de space opera autour du sémillant personnage éponyme Haviland Tuf.

Haviland Tuf regroupe quatre textes plus ou moins liés qui ont un point commun : Haviland Tuf. Oui. Brave marchand pas forcément couronné de succès, la première histoire raconte comment il se retrouve de manière inattendue aux manettes d'un vaisseau gigantesque doté d'une technologique hors normes. L'Arche, qui est le nom de ce fabuleux vaisseau, est particulièrement immense, ancien et encore fonctionnel. Haviland se retrouve donc doté de la capacité de cloner ou créer des espèces à partir de rien. Et la question est : mais que va faire notre banal marchand de tout ce pouvoir ? Sauver des mondes, bien sûr ! Mais pas gratuitement. Car il en explore pas mal. le procédé permet d'enrichir l'univers en proposant plusieurs planètes qui ont leurs propres fonctionnements et leur propre culture, même si on peine à prendre de la hauteur par moments.

Au fil des histoires, Tuf explore différents mondes confrontés à des problèmes variés. Et ce n'est pas dénué de profondeur. En effet, cela peut être des problématiques liées à la surpopulation, notamment lorsqu'une planète obsédée par la vie doit faire face à des problèmes de rendement de leur production, des problèmes de famines prochaines et de probables guerres. On parle aussi religion et fanatisme, dans une histoire à laquelle je n'ai pas trop accroché et souffrance animal dans un récit sympathique et bien tourné. A travers ces aventures, l'histoire dénonce une vision court-termiste et spéciste de l'espèce humaine. Chaque histoire a un point de vue écologique, très lié au vivant donc, qui tient plus du planet que du space opera et a donc un goût très singulier.

L'écriture de Martin est un plaisir à lire dans cette traduction. Je me souviens que les premiers tomes du Trône de fer avaient parfois des parties un peu ardues à lire (dans le sens où ça faisait souffrir un peu), mais il semblerait que la traduction ait été malheureusement responsable. Ici, l'auteur nous écrit des dialogues plein d'esprit et particulièrement bien travaillés qui m'ont arraché plus d'un sourire. L'auteur restranscrit tout à fait une façon de parler un peu désuète et maniérée qui permet de cerner rapidement la personnalité vive et respectueuse de notre personnage principal. La plume est très efficace aussi bien dans les descriptions que les scènes d'action.

C'est en grande partie car Haviland est lui-même un sacré caractère. de grande taille, chauve et en surpoids, il n'a rien des jeunes premiers héros de sagas interstellaires. Il au contraire tout d'un Poufsouffle. Il aime la bonne chère, rendre service, adore les chats et est toujours très raisonnable dans sa façon d'aborder les choses. Il est adorablement prêt à tout lorsque l'un de ses chats, aux noms aussi imagés que Dévastation, Chaos ou Ingratitude, sont pris en otage, ce qui est un ressort comique qui revient à quelques reprises. Mais il est loin d'être niais pour autant. Au contraire, il manipule son monde en prenant du fait qu'on le sous-estime facilement. Car il sait se montrer intelligent et rusé, et ne manque pas d'ambition. Aurait-on trouvé un Choixpeauflou Poufsouffle et Serpentard ?

J'ai beaucoup apprécié ma lecture ! L'auteur construit, à travers ces différentes histoires, un personnage et des intrigues bien pensées. le point fort du livre est assurément le personnage de Haviland Tuf, excentrique marchand-ingénieur écologue au langage désuet mais aux dialogues toujours taillés à la serpe. Mêlant bonhomie et roublardise, deux qualités que l'on voit rarement, il se joue des interlocuteurs qui le sous-estiment avec humour et subtilité. En tant qu'ingénieur écologue, le roman utilise son statut pour nous présenter les travers de différentes planètes, qui exploitent la nature à ses propres fins, quitte à scier la branche sur laquelle les peuples s'assoient. La faiblesse que j'ai pu y trouver est que l'univers est finalement assez peu creusé, se concentrant sur quelques planètes sans qu'on en sache plus sur l'histoire ou les liens entre les différents peuples.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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