Ce type se démarquait des anciens détenus qu’il lui était donné de rencontrer. Il avait l’air détendu, les mains dans les poches, à converser avec June : presque beau. Physiquement c’était un des hommes les plus attirants qu’elle avait jamais vus. Ses muscles étaient longs et fermes, non pas massifs comme ceux des adeptes de la musculation, plutôt comme ceux des gymnastes ou des nageurs. La seule chose qui pouvait gâcher son apparence, c’était ses tatouages sur les bras et la poitrine. Mais, là non plus, il ne s’agissait pas de tatouages comme ceux qu’on faisait en prison (…)
Il paraissait terriblement gentil et aimable, mais ce qu’elle savait de son passé lui disait tout autre chose. Il y avait une part de danger chez lui. Ses mouvements étaient ceux d’une grande panthère, même s’il avait l’air relativement doux, ou plutôt – c’était le mot juste – dompté.
Sa dernière pensée, avant de glisser dans le sommeil, fut pour espérer qu’il n’avait rien laissé d’autre en prison, sinon sa jeunesse.
Celui qui donne la gifle affirme avec bien plus de de force qu’en paroles : « Tu n’es pas suffisamment un homme pour que je te cogne. Je me contenterai donc de te gifler comme la salope que tu es. »
Une grande femme d’environ soixante ans pour qui savait lire sous les liftings.
Il avait le sentiment qu’au bout du compte les choses finiraient par s’arranger : le bon vieux rêve américain.
Sa vie prenait des tours si grotesques que ça en devenait foutrement drôle : du tout bon au carrément moche.
Il avait bien dormi, quoique d’un sommeil perturbé par le retour d’un vieux sentiment d’angoisse qu’il n’arrivait pas à chasser : la crainte diffuse que l’on vienne cogner à sa porte avec insistance.
Mais comment l’idée de meurtre peut-elle entrer dans la vie d’un homme par la grande porte et balancer : « Salut, c’est moi. Bon, on y va ! » ?
Dehors, les criminels se sentent tenus de convaincre le monde qu’ils ne sont pas des criminels. Ils se fondent dans la société comme un caméléon dans le décor. Une fois en prison, il se pourrait qu’ils attendent devant le miroir le retour de leurs véritables couleurs.