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Critique de Arakasi


Dur début de journée pour Willie Flambeaux, recouvreur fiscal de son état et quinquagénaire un peu miteux… Il vient de découvrir en première page du journal le nom de son amie Joanie : le corps de la jeune femme a été découvert à l'aube dans un parc, sauvagement mutilé. Une nouvelle très désagréable, d'autant plus désagréable que Willie avait rendez-vous avec elle la veille et qu'il ne souhaite pas que la police s'intéresse de trop prêt à sa personne et surtout pas à ses propres habitudes nocturnes – à savoir : se couvrir de poil, gambader à quatre pattes dans les forêts et boulotter des écureuils par-ci par-là (en l'aura compris, Willie a des petits problèmes de pilosité lupine…)

Pas question d'aller voir les flics, donc, mais pas question non plus de laisser le meurtre de Joanie impuni, d'autant plus que l'appartenance au genre humain du meurtrier semble largement sujette à caution. Il fait donc appel à sa meilleure amie, Randi Wade, une jeune détective privée que ronge, depuis des années, la mort de son père, massacré lui aussi dans d'étranges circonstances. Ni l'un, ni l'autre ne se doutent des noirs secrets passés et présents que leur enquête fera ressurgir : mensonges, corruption, meurtres, mutilations… Alors, l'aventure vous tente ?

Qu'elle vous tente ou non, que vous soyez amateur de loup-garou ou pas, ce serait pitié que de passer outre ce passionnant petit roman – 170 pages à peine, ça se dévore en trois bouchées ! – mêlant avec efficacité thriller et fantastique. S'il peut difficilement être considéré comme une oeuvre majeure de Georges Martin, on y retrouve avec délice toutes les qualités qui font le bonheur des fans de l'auteur depuis des années : une intrigue solidement menée et sans temps morts (il faut avouer que le format court aide), une ambiance sombre et glaçante tout droit sortie d'un roman noir à la Ellroy, un talent certain pour prendre le lecteur par surprise, tout cela saupoudré de petits touches d'humour cassant. Je dois m'avouer particulièrement impressionnée par l'habilité avec laquelle l'auteur campe ses personnages, parvenant à leur donner très vite profondeur et consistance, et suscitant ainsi l'attachement et la sympathie quasi-immédiats du lecteur. Il manie également avec beaucoup de maîtrise l'art de l'ellipse en respectant la sacro-sainte règle de tout bon auteur de roman à suspens : ne jamais révéler directement ce que l'on peut suggérer. Deux qualités qui ne sont pas données à tous les nouvellistes, loin s'en faut.

Horreur, policier, fantastique, historique, science-fiction… Quels que soient les genres, Georges Martin ne m'a jamais déçue et, à chaque nouveau roman, mon estime et mon affection lui sont un peu plus acquises. Chapeau bas, encore et toujours.
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