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Critique de oran


Trajectoires parallèles sur trame de Guerre d'Espagne, et un angiome plan, scarification mortifère sur le corps de trois des personnages…

1990
I - Arthur CASTILLA : Etat civil – 27 ans
Né en 1963, célibataire, vient de se faire larguer par Camille, riche héritière norvégienne
Mère : militante communiste
Père : a quitté le foyer familial quand Arthur était tout jeune enfant, n'a plus jamais donné de ses nouvelles,
un frère Daniel « Dan ».
Profession : après un bac D, inscription en fac de sciences, en vue d'un DEUG, abandon des études, essai infructueux dans la chanson, petits boulots dans l'intérim.
Signes particuliers : Oisiveté et alcoolisme.
Après une nuit de beuverie, se lance à la recherche de son géniteur, enfin plus précisément d'un homme qui l'a bien connu, Ignacio Obregon, sculpteur de talent, qui réside dans le Sud-Ouest de l'Espagne à Huelva.

1934-1936…
II - Ignacio Obregón : né en 1916 à Mieres – Asturies
Père mineur , décédé de la silicose
Deux soeurs Victoria, Rosa, deux frères Juan, le petit dernier et Francisco, dit Paco, dit Cisco, devenu à la mort du père, mineur lui aussi,et qui a participé à la grève insurrectionnelle dans les mines, prémices du drame.
Ignacio et Franciso, en 1934, prennent part aux combats de la Révolution asturienne à Oviedo , mais doivent fuir pour échapper aux terribles représailles . Marche forcée vers Madrid.
La guerre civile éclate et les atrocités, de part et d'autre des deux camps, se multiplient. La haine appelle la haine, la vengeance, d'autres vengeances, la mort, d'autres morts.

Arthur et Ignacio se racontent, tour à tour, 56 ans après le début de la guerre civile.
On suit Arthur dans son périple à travers l'Espagne et le Portugal (accès le plus direct pour parvenir en Andalousie). Cette pérégrination douloureuse et initiatique, au bout du voyage, sera à la fois douleur et rédemption.
Parallèlement, par le jeu d'analepses, on découvre les événements dramatiques qui vont plonger la famille Obregon dans les affres de cette guerre fratricide.

Psychologie des personnages finement observée :
Il y a ceux pour qui la vie d'un homme reste sacrée, les autres qui n'hésitent pas à tuer, parce que c'est le prix de la liberté, le prix de la survie, et qu'une première fois, la plus difficile, entraîne d'autres, banalité de l'acte.

Récit émouvant qui plonge le lecteur dans les remugles de l'Histoire du XX e siècle, où le spectre de Guerre d'Algérie participe aussi au récit en apportant son lot de souffrances et de désespoir.

Ecriture sobre mais qui n'est pas dénuée de sensibilité.

Et puis pour l'auteur comme pour moi des souvenirs familiaux qui sont autant de stigmates qui remontent en surface, comme un cilice, transmis de génération en génération et qu'il faut continuer à porter pour ne pas oublier …


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