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Critique de MarianneDesroziers


Céleste est femme de ménage chez un vieil homme aigri et solitaire qui vit reclus: il ne lui adresse jamais la parole, ne lui donne même pas d'ordre, à part la liste des courses (surtout le whisky ). Elle trompe son ennui dans le patis et le nettoyage compulsif inutile. Quant à Rose Poussière, ne lui dîtes pas qu'elle a 70 ans, elle est persuadée d'en avoir 40 tant il est vrai que sa première identité, Mademoiselle Edwina Steiner est morte dans les camps de concentration à l'âge de 30 ans. Comme tous les personnages de Martinet, elle crève de solitude et flirte avec la folie (elle est persuadées qu'elle grésille sous la pluie et à cause de ça n'ose pas sortir de l'hôtel où elle habite).
C'est superbe mais superbement noir, pas un rai de lumière dans les romans de Martinet et pourtant ça sonne vrai et ça résonne profondément en moi, comme un écho à des sensations familières. Quand on connaît un peu la vie de Martinet, on lit autrement ses textes où il a mis beaucoup de sa souffrance et une sorte de tendresse déçue, une volonté d'humanisme qui se heurterait à une réalité impitoyable. du coup, lire du Martinet est une expérience très étrange car on aime être mal dans ses pages, comme une sorte de délectation morbide mais nécessaire et pas malsaine.
J'adore le style de Martinet : c'est sûrement très réfléchi et travaillé et pourtant l'écriture coule avec une fluidité déconcertante et on ne peut s'arrêter de lire une fois commencé (heureusement le livre est composé de petits chapitres permettant de reprendre son souffle). Par instant, on s'arrête sur une phrase qui nous met un coup de poing dans l'estomac et on la relit et on se dit "c'est terrible, terriblement pessimiste mais c'est vrai".
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