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Citations sur Tirant le Blanc (18)

Je considère comme morts le jour même de leur naissance ceux qui, dans les ténèbres d'une vie obscure, coulent des jours oisifs et sans éclat; il vaut mieux qu'un destin implacable les arrache à ce monde, plutôt que de voir publier leur art de vivre, car ils sont moins que des pierres ou des arbres.
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Il est communément admis, ainsi que le dit le grand philosophe Aristote, qu'il vaut mieux répandre la bile et le sang de son ennemi que de verser soi-même des larmes de honte. Saint Jean Bouche d'or ajoute : " il n'aime pas celui qui ne le montre pas quand on est dans le besoin ".
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- Qui peut savoir qui est hardi, qui est faible ou qui a une âme trempée ?
- Puisque vous ne savez pas les reconnaître, lui répondit le Capitaine, je vais vous dire comment procéder. Faites sonner l'larme et faites croire que les ennemis arrivent. Lorsque nos hommes seront dans le camp, faites-les descendre de cheval et touchez les éperons de chacun. S'ils les portent lâches, ne les retenez pas ; mais s'ils les portent resserrés, donnez-les-moi, car ceux-là ne peuvent être que de bons combattants sachant se battre.
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Par ma foi, si Tirant vit longtemps, il a toutes les qualités pour gouverner le monde entier. Il est plus libéral, hardi, sage et ingénieux que quiconque. Je vous assure que si Notre Seigneur m'avait doté de quelque empire ou de quelque royaume, et que j'aie eu une fille, je l'aurais donnée plus vite et du meilleur gré à Tirant qu'à aucun des princes de la Chrétienté.
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La fortune montre à bien des hommes un visage riant, et leur fait mille caresses trompeuses, tandis qu'elle leur prépare des pièges qu'elle cache dans la mer tempétueuse des adversités, où l'on ne peut espérer trouver de havre. On ne trouve dans aucun livre que la fortune ait jamais donné ni accordé de privilège de possession ferme et tranquille. Nous constatons que la nature a prévu que les hommes sortent nus du ventre de leurs mères, alors que les autres animaux naissent avec un habit naturel, et que c'est de leurs peaux que nous recouvrons nos chairs nues et misérables. La nature nous dote des biens intérieurs de l'âme, les biens extérieurs nous sont donnés et accordés par la fortune. Ce sont ces derniers biens que la fortune administre librement, selon son caprice et sans aucune entrave. Le grand sage Sénèque dit dans ses lettres que tout ce que nous nous procurons par désir nous est étranger, ce qui montre clairement que ces choses n'appartiennent pas à notre nature, et qu'elles ne sont ni durables ni stables, puisqu'elles ne sont pas naturelles chez nous.
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Au milieu de la lice, il y avait une grande estrade, entièrement couverte de draps de brocart. Au centre se dressait un grand siège très richement orné, posé sur un axe sur lequel il pouvait tourner. La sage Sybille était assise en haut, dans de magnifiques atours, montrant toute sa magnificence. Elle tournait sans discontinuer de côtés. Et en bas du siège étaient assises toutes les déesses, le visage couvert, parce que dans les temps anciens, les païens disaient que c'étaient des corps célestes. Autour des déesses étaient assises toutes les dames qui avaient bien aimé, comme la reine Guenièvre, qui aima Lancelot; et la reine Iseult, Tristan ; la reine Pénélope, qui aima Ulysse; Hélène, Pâris ; Briséis, Achille ; Médée, Jason; la reine Didon, Énée; Déjanire, Hercules; Ariane, Thésée; et la reine Phèdre, qui tenta de séduire Hippolyte, son beau-fils. Et il y en avait bien d'autres, qu'il serait fastidieux de nommer ici, qui à la fin de leurs amours furent trompées parleurs amants, comme fit Jason qui berna et détruisit la noble Médée ; comme agit Thésée envers Ariane, qui l'enleva à la maison du roi son père et qui, l'emportant sur la mer, l'abandonna ensuite sur une île déserte, où elle finit sa douloureuse vie. Et des dames comme celles que je viens de vous citer, il y en avait pléthore.
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Enfin, que le prince reconnaisse qu'il est dépositaire d'un honneur qui est une charge et d'une charge qui est un honneur ; celui qui était libre comme l'air, qu'il sache qu'à partir du moment où il est devenu prince, il a accepté une servitude de tous les instants, laborieuse et honnête, sous laquelle est placée la liberté de la chose publique, et dorénavant il doit avoir une conduite de vie qui en fasse un exemple pour les autres, car c'est par l'exemple des rois et des princes que l'on gouverne les royaumes, et les révoltes du peuple sont provoquées d'habitude par les moeurs des seigneurs et des gouvernants. Le prince ne doit rien vouloir en propre, mis à part le sceptre, la couronne et ce qui les accompagne. Le salut de tous ses sujets en dépend, salut glorieux mais difficile, aux mille têtes, semblable en cela à d'hydre d'Hercule, à laquelle poussait d'innombrables têtes pour une qu'on lui coupait.
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Qu'il n'oublie jamais la royale doctrine de Salluste : ni gens de guerre ni trésors ne peuvent défendre un royaume, sinon ses amis ; mais cet amour ne doit pas être obtenu sous la contrainte des armes, ni acheté avec de I'argent ; il doit naître des bienfaits, des mérites et de la confiance.
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La peine extrême que mon âme ressent vient de ce que j'aime et que je ne sais pas si je serai aimé. De tous les multiples maux que je ressens, c'est celui qui m'afflige le plus, et mon cœur est devenu plus froid que la glace, car je n'ai nul espoir d'atteindre ce que je désire ; la fortune a toujours été contraire à ceux qui aiment profondément. Ne savez-vous pas que dans toutes les passes d'armes où je me suis trouvé, jamais personne n'a pu prendre le dessus sur moi ni me vaincre ? Et la seule vision d'une demoiselle m'a vaincu et jeté terre sans que j'aie pu lui opposer la moindre résistance. Si elle est cause de mon mal, de quel médecin puis-je espérer guérison? Qui me peut donner vie ou mort, ou le vrai salut, sinon elle ? Où puiserai-je le courage et où trouverai-je les mots qui me permettront de parler et de l'induire et mouvoir à miséricorde, quand par sa position princière elle est supérieure à moi en toutes choses, je veux dire en richesse, en noblesse et en seigneurie ? Et si l'amour, qui tient balance égale, qui nivelle les inclinations, ne fait pas pencher son cœur haut et généreux, je suis perdu, car il m'apparaît que toutes les voies qui peuvent me conduire au salut me sont fermées ; aussi ne sais-je quel conseil prendre dans un si grand malheur.
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- Oui, Seigneur. Nous savons maintenant, et c'est avéré, qu'après le supplice et la destruction des Templiers, on institua un nouvel ordre, celui de Saint-Jean de Jérusalem ; et que lorsque la Cité fut perdue, les hospitaliers peuplèrent l'île de Rhodes ; dès lors, le temple de Salomon resta vide. Ce furent des Grecs et bien dautres nationalités qui s'établirent dans cette île. Quand la ville et le château furent bien fortifiés, le sultan du Caire l'apprit et fut irrité de ce que des Chrétiens se soient installés dans l'île. La nouvelle que le Sultan faisait de grands préparatifs parvint aux Génois ; voyant que le port de Rhodes était excellent, que le pays était généreux et qu'il offrait des marchandises en abondance, et considérant d'autre part que leurs navires se rendent très souvent Alexandrie et Beyrouth et qu'il leur serait donc très utile d'avoir là un bon port où relâcher en sécurité, ils en débattirent en conseil devant leur Duc. L'assemblée opina que l'on pourrait s'emparer sans grande difficulté de la ville et du château ; la décision fut donc prise et l'on passa aux Ils armèrent vingt-sept vaisseaux d'hommes nombreux et de qualité.
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