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Critique de Baldrico


De Michela Marzano, je savais qu'elle est philosophe et j'ai lu son magnifique Éloge de la confiance. Je savais aussi qu'elle avait été députée et chroniqueuse sur Arte.
Mais c'est à un autre genre de livre qu'appartient Mon nom est sans mémoire. Là l'auteure se livre à un exercice qui pourrait se révéler périlleux, dommageable ou bénéfique, c'est selon. Au-delà du quiproquo sur son prénom, elle explore l'histoire de sa famille et de son grand-père notamment. Elle qui a des convictions de gauche, elle découvre que son grand-père était fasciste et non monarchiste comme son père le lui avait toujours dit. Et non pas un fasciste par conformisme, pour garder une place dans la société, mais un fasciste de la première heure, dès 1918. Les conséquences de cette découverte sont profondes.
Michela commence par être horrifiée. L'image qu'elle a de sa famille s'en trouve profondément modifiée. Elle pensait qu'ils étaient du bon côté de l'histoire. Et voilà que les origines viennent du côté sombre. Et puis il y a la dissimulation, comme un secret. Et elle sent que ses propres troubles ne sont pas étrangers à ce qui fut caché.
Mais la première horreur passée, elle commença à s'intéresser de plus près à l'histoire personnelle de ce grand-père, originaire du grand sud de l'Italie, les Pouilles. Et petit à petit le lecteur la voit s'attacher à sa personnalité, à son parcours, ses aspirations. Il n'est pas question de minimiser les méfaits du fascisme, mais il est possible de les dissocier des trajectoires individuelles. Quand on étudie l'histoire d'un individu, il est souvent difficile de juger. Et elle ressuscite avec vivacité le passé de l'Italie, des années 1910 aux années 1950.
Dans ce parcours tourmenté, mais déterminé, en se regardant en quête de son passé, Michela Marzano se dévoile par petites touches. C'est ce qui rend ce livre si attachant.
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