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EAN : 9782234091320
300 pages
Stock (24/08/2022)
3.83/5   20 notes
Résumé :
Lorsque son frère devient père, Michela cherche à comprendre pourquoi elle n’a jamais eu le courage de mettre au monde un enfant. De quoi a-t-elle eu toujours si peur ?
Lorsqu’elle se tourne vers son père, découvrant qu’il porte pour deuxième prénom Benito, elle se heurte à une indifférence qui hésite entre l’esquive et l’hostilité. Pourquoi le prénom de Mussolini ? Michela entreprend d’y voir plus clair et, bientôt aidée d’Internet, d’une boîte de médaille... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De Michela Marzano, je savais qu'elle est philosophe et j'ai lu son magnifique Éloge de la confiance. Je savais aussi qu'elle avait été députée et chroniqueuse sur Arte.
Mais c'est à un autre genre de livre qu'appartient Mon nom est sans mémoire. Là l'auteure se livre à un exercice qui pourrait se révéler périlleux, dommageable ou bénéfique, c'est selon. Au-delà du quiproquo sur son prénom, elle explore l'histoire de sa famille et de son grand-père notamment. Elle qui a des convictions de gauche, elle découvre que son grand-père était fasciste et non monarchiste comme son père le lui avait toujours dit. Et non pas un fasciste par conformisme, pour garder une place dans la société, mais un fasciste de la première heure, dès 1918. Les conséquences de cette découverte sont profondes.
Michela commence par être horrifiée. L'image qu'elle a de sa famille s'en trouve profondément modifiée. Elle pensait qu'ils étaient du bon côté de l'histoire. Et voilà que les origines viennent du côté sombre. Et puis il y a la dissimulation, comme un secret. Et elle sent que ses propres troubles ne sont pas étrangers à ce qui fut caché.
Mais la première horreur passée, elle commença à s'intéresser de plus près à l'histoire personnelle de ce grand-père, originaire du grand sud de l'Italie, les Pouilles. Et petit à petit le lecteur la voit s'attacher à sa personnalité, à son parcours, ses aspirations. Il n'est pas question de minimiser les méfaits du fascisme, mais il est possible de les dissocier des trajectoires individuelles. Quand on étudie l'histoire d'un individu, il est souvent difficile de juger. Et elle ressuscite avec vivacité le passé de l'Italie, des années 1910 aux années 1950.
Dans ce parcours tourmenté, mais déterminé, en se regardant en quête de son passé, Michela Marzano se dévoile par petites touches. C'est ce qui rend ce livre si attachant.
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Mon nom est sans mémoire, enfin pas vraiment. Notre écri-vaine aurait aimé ne pas avoir à découvrir le passé de son grand-père. Comment fait-on quand on découvre que le grand-père emblématique de la famille, ancien député plutôt monarchiste, a, en réalité, été de la première garde fasciste, un suppôt de Mussolini ? Elle-même députée de Gauche, qui a cessé la politique pour ne pas trahir ses convictions, a du mal à se placer, à se re-définir après tout ce qu'elle découvre, devant ce mensonge familial, son père, autoritaire, ayant décidé de rester silencieux, neutre (déni ?), face à ce passé. Comme si la vérité et la honte avait passé une génération. Et pourquoi s'acharne-t-elle à vouloir connaître et divulguer ? Ce livre est très intéressant, outre les questions que M. Marzano pose sur plein de sujets - c'est riche - on en apprend beaucoup sur cette Italie du XXe siècle et ses contradictions. Sujet si rare, et pourtant si brillamment traité ici donc.
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Un roman-récit qui est très touchant.
Michela Marzano va devenir tata et va se questionner sur sa propre vie, elle n'a pas d'enfant, c'est un choix. Elle va alors se questionner sur son existence mais aussi sur sa famille. Elle va découvrir que l'un des prénoms de son père est Benito, le prénom de Mussolini. Est ce un hasard ??
Son père est un homme de gauche qui a élevé ses enfants avec des principes. Elle a été elle même une élue, députée mais s'est retirée de la politique pour devenir universitaire.
Elle va aussi se questionner sur le passé de son grand père, elle a hérité de la maison de famille et des archives familiales sont dans la cave de cousins. Elle sait que son grand père était un magistrat respecté, il était monarchiste et avait exercé des années 20 aux années 60. Son père lui a peu raconté du passé familial.
Elle décide alors de faire des recherches dans les archives familiales (les fameux cartons chez les cousins, des photos d'albums, des boîtes avec des médailles). Mais aussi des recherches historiques, dans les archives (recherche de certificats de naissance, de dossiers administratifs sur la carrière de son grand père, qui fut magistrat mais aussi député).
Elle va alors découvrir que son grand père était bien monarchiste dans les années 20 mais il a été aussi l'un des premiers militants du parti de Mussolini. C'est un choc pour elle et elle va alors aussi enquêter sur l'histoire des années 20-30-40 en Italie et dans les régions de ces grands parents.
Ce livre est un livre intime mais aussi un livre d'historienne. J'ai beaucoup appris sur l'Italie des années 20 et 30, sur la vie des régions, sur le fonctionnement de la justice dans ces années là (le grand père avait été nommé magistrat). C'est aussi un livre très intime, car l'auteure questionne son rapport à son père, les rapports de son père avec son propre père, les silences, les non dits dans les familles. Quand elle questionne son père celui esquisse : "Je n'étais pas là, si j'étais là, ne n'ai rien vu, si j'ai vu, ne ne me souviens de rien."
"Quand on n'y fait pas face, le passé agit sur nous. Quand on s'illusionne de l'avoir effacé, il refait surface. Ca nous rattrape un jour ou l'autre? Et il va falloir payer la note" (p122)
L'auteure parle très bien des non dits familiaux, au niveau des familles mais aussi des dénis plus institutionnels, au niveau des pays eux même. Ce sujet est très d'actualité en Italie avec les récents résultats électoraux.
"Nos racines ne nous déterminent pas, nous ne sommes pas des arbres. Mais l'héritage familial, nous le portons en nous. Nous sommes le fruit de notre histoire, qui s'est transmise de génération en génération; qui persiste et qui vit en chacun de nous et qui même quand beaucoup de souvenirs sont inaccessibles, nous façonne, influence notre façon d'être et de faire, se sédimente même dans notre façon singulière de nommer les choses." (p128)
Faut il mieux enfouir, oublier, ne pas dévoiler le passé, que ce soit au niveau des individus ou au niveau d'état. Comment peut on continuer à avancer avec des secrets de famille, des secrets d'état. ?
Un nom peut il être sans mémoire, des prénoms choisis pour ces enfants ne sont peut être pas anodins.
J'ai aimé le parcours de Michela Marzano, sa recherche "sérieuse" d'historienne, dans les archives d'Etat, sa recherche dans les archives familiales et sa recherche plus intime et ses propres questionnements en tant que petite-fille, fille, soeur et amante. Et que faire aussi des découvertes, peux t on en parler aux autres membres de la famille ou rester aussi dans le déni (des secrets intimes de son grand père, des choix politiques ou plus intimes de cet homme doivent ils être dévoilés).
Un texte que je conseille fortement la lecture et je vais continuer la découverte des écrits de Michela Marzano.

#Monnomestsansmémoire #NetGalleyFrance
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Comment un simple acte d'état civil peut-il déclencher un questionnement sur le passé familial ? Pourquoi son état civil identifie-t-il l'autrice italienne sous le nom de Maria alors qu'elle a toujours été nommée Michela ? Et pourquoi son père porte-t-il ce dernier prénom si encombrant Benito, comme Mussolini ?!
Au moment où naît son neveu, Michela fait le point sur son absence de désir d'enfant. Elle nous conte sa propre plongée dans les archives familiales et le passé de son père puis de son grand-père paternel pour expliquer ce silence, ces blancs dans le passé, causant un malaise qu'elle a toujours pressenti sans jamais pouvoir le nommer.
C'est cette histoire intime qui m'a accrochée en lisant la présentation du roman et j'y ai trouvé de belles phrases sur les secrets familiaux.
« Je suis certaine qu'une réalité ne cesse pas d'exister quand on arrête d'en parler. Je suis même persuadée du contraire : moins on parle de quelque chose, plus cette chose agit à l'intérieur de nous-mêmes et nous empoisonne l'existence. »
« Nos racines ne nous déterminent pas, nous ne sommes pas des arbres. Mais l'héritage familial, nous le portons en nous. Nous sommes le fruit d'une histoire qui s'est transmise de génération en génération, qui persiste et qui vit en chacun de nous et qui, même quand beaucoup de souvenirs sont inaccessibles, nous façonne, influence notre façon d'être et de faire, se sédimente même dans notre langage, dans notre façon singulière de nommer les choses. »
J'ai compris toute la douleur d'une femme politique en vue qui se voit obligée d'assumer les actes honteux de ses ancêtres.
Ses recherches provoquent révolte, colère et honte mais peu à peu, la lecture des archives fait prendre corps aux personnalités qu'on finit par apprécier pour leur humanité.
Le roman présente un réel intérêt historique car il retrace la montée du Duce en Italie et la fin du régime de Mussolini à travers le quotidien de gens presque ordinaires…
On suit le parcours psychologique de l'autrice mais la prédominance de l'histoire m'a un peu ôté le plaisir de la lecture. J'attendais un écrit plus tourné vers l'intime.
#Monnomestsansmémoire #NetGalleyFrance
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J'ai lu ce roman dans le cadre du Jury de la Fnac 2022 et cela a été un coup de coeur ❤️ Avec une biographie romancée, l'auteure nous parle d'elle-même et de sa famille. Elle parvient à nous faire sentir qu'on appartient à cette famille exceptionnelle, mais très semblable à toutes les autres. D'une certaine façon, nous nous sentons soulagés de nos propres défauts et de ceux de nos familles, on se sent humain, sans raisons et sans torts absolus.

Si bien j'ai adoré de retrouver le côté historique de la Première Guerre Mondiale cela reste au deuxième plan, car c'est le dévoir de la mémoire qui est mis en jeu tout au long de la narration: le livre se divise en quatre parties, le déshonneur, la faute, l'amnésie et le rachat.

Michela Marzano apprend beaucoup de choses sur sa famille, mais elle trouve aussi des explications à plusieurs de ses interrogations et incompréhensions. Il s'agit donc d'une sorte de remise en question, mais qui n'abouttit pas, car elle se demande sur l'origine de sa honte, de tous les malheurs vécus, mais, à mon avis, l'analyse restait là pour elle. En revanche, j'ai beaucoup aimé le personnage de Jacques, son compagnon, parce que j'avais l'impression d'entendre la voix de la raison: "Si tu n'apprends pas à contextualiser les événements, tu ne feras que reproduire les anachronismes moralistes de notre époque".

Avec une écriture fluide, claire et directe, l'auteure nous offre une histoire intéressante, que j'ai dévoré. J'avais du mal à m'arrêter... Il y a tellement de choses dans ces pages: de l'histoire, de la psychologie, de la colère, de la souffrance, de l'inconfort, mais en même temps de l'amour et du courage; le tout bien équilibré et raconté avec un extrême respect.
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critiques presse (2)
LaCroix
02 janvier 2023
Dans une enquête époustouflante, Michela Marzano remonte le fil de l'histoire pour tenter de comprendre le passé fasciste de son grand-père. Un récit qui croise l'actualité après la récente victoire des partis d'extrême droite en Italie.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
15 septembre 2022
La beauté de ce texte écrit d’un seul souffle est tout entière dans cette exhumation des souvenirs mis de côté.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Même s'il semblait n'y avoir aucune raison d'aller mal: qu'est-ce qu'il te manque? Question absurde. Comment fait-on pour expliquer que, malgré tout ce que l'on a, il nous manque la joie, il nous manque l'envie, il nous manque la simple et évidente certitude que la vie est belle?
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Le passé ne passe jamais. Il est inutile de s'illusionner en pensant que certaines choses ne se reproduiront pas. L'Histoire nous prend toujours au dépourvu.
Tant que nous ne serons pas capables de plonger dans notre passé, celui-ci nous engloutira: il nous poussera à répéter les mêmes erreurs ; il nous forcera la main ; il dévoilera notre cruauté.
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Nos racines ne nous déterminent pas, nous ne sommes pas des arbres. Mais l'héritage familial, nous le portons en nous. Nous sommes le fruit d'une histoire qui s'est transmise de génération en génération, qui persiste et qui vit en chacun de nous et qui, même quand beaucoup de souvenirs sont inaccessibles, nous façonne, influence notre façon d'être et de faire, se sédimente même dans notre langage, dans notre façon singulière de nommer les choses.
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La résistance n'est ni dans les gènes ni dans la nature. C'est un choix, c'est une décision, c'est la volonté de croire que, sans liberté, nous sommes morts avant même d'être morts.
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Mon père prétend qu'il a toujours su qu'il s'appelait aussi Benito et qu'il ne l'a jamais nié. Dans mes souvenirs, on n'en a jamais parlé à la maison. Mais peut-être est-ce moi qui ne me souviens pas. Etait-ce un secret de famille, ou ai-je tout effacé de ma mémoire par commodité, pour éviter de devoir me confronter à un passé trop encombrant ?
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Videos de Michela Marzano (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michela Marzano
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