AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pecosa


Des mois que ce polar traîne sur les étagères à cause du titre car je me méfie du polar régional. On m'a dit le plus grand bien de son auteur Allan Massie, spécialiste de l'Antiquité romaine. Donc, je me lance.
Ce Printemps noir est celui de la débâcle et de l'arrivée à Bordeaux des troupes allemandes en 1940. Au mois de mars, le commissaire Lannes apprend la mort de son vieil ami Gaston Chambolley. L'ancien avocat a été exécuté et le ou les meurtriers lui ont tranché le sexe. La piste s'oriente tout d'abord vers le crime crapuleux, Car Gaston était un homosexuel notoire qui aimait les gigolos, et les bonnes gens n'aiment pas que les «vices" s'exposent au grand jour. Mais Lannes le père tranquille pressent que l'affaire est bien plus complexe. Gaston était très ami avec sa belle soeur Pilar, une anarchiste espagnole installée à Bordeaux avant la guerre civile. Bien décidée à venir en aide à la République en faisant livrer des armes à ses troupes, Pilar a quitté Bordeaux et n'est jamais revenue. Gaston aurait-il été exécuté par l'extreme droite comme Pilar?
Polar et occupation à Bordeaux c'est du nan nan, mais il y a eu Après la guerre d'Hervé Le Corre, et il est toujours difficile de tenir la comparaison. Aurais-je aimé ce polar s'il s'était déroulé non pas à Bordeaux mais à Palavas Les Flots? Pas sûr. L' intrigue est un peu longuette et donne l'impression que le commissaire ne se consacre qu'à cette affaire alors que sa direction veut clore ce dossier qui fâche dans les milieux bien comme il faut. J'ai beaucoup aimé la balade bordelaise, la description de l'atmosphère qui règne sur la ville, l'impression de statu quo qui saisit les différents protagonistes tenaillés entre "C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat" et "La flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas." Mais bizarrement, si l'on compare, c'est Bordeaux dépeint par Régine Desforges dans la série La Bicyclette bleue qui m'aura davantage séduite car le Bordeaux d'Allan Massie est un peu boiteux. Il y a beaucoup d'approximations dans ce Printemps noir et des incohérences. Je n'ai pas compris l'allusion à l'Hôtel de ville construit par Adrien Marquet (quelqu'un pourrait-il me l'expliquer?). Les personnages passent leurs temps à commenter des articles parus dans Sud-Ouest or le journal n'existe pas encore. Puis on trouve un cadavre sous un pont qui ne sera construit que dans vingt ans.
Malgré tout cela, ce fut un voyage dans le passé assez plaisant.
Commenter  J’apprécie          485



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}